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Libération
Catastrophe aérienne

Crash d’Air India : vaste inspection des Boeing dans le pays

Après qu’un premier rapport a mis en cause ce week-end les interrupteurs d’alimentation en carburant de l’avion qui s’est écraséé le 12 juin à Ahmedabad, la Direction générale de l’aviation civile annonce vouloir vérifier ce dispositif sur la flotte indienne.
Sur les lieux du crash du Boeing 787, à Ahmedabad, le 12 juin. (Amit Dave/REUTERS)
publié le 15 juillet 2025 à 9h03

L’Inde a ordonné l’inspection des interrupteurs d’alimentation en carburant équipant les avions Boeing immatriculés sur son sol, après la mise en cause de ce dispositif par l’enquête sur l’accident du B-787 d’Air India le mois dernier. Dans un premier rapport publié samedi, le Bureau indien d’enquête sur les accidents aériens (AAIB) a indiqué que l’alimentation en kérosène des deux réacteurs de l’appareil avait été interrompue juste après son décollage d’Ahmedabad. Cette coupure a causé une brusque perte de puissance des deux moteurs de l’avion, qui est tombé sur des bâtiments proches de l’aéroport, causant 260 morts. Le document de l’AAIB n’a pour l’heure tiré aucune conclusion ni pointé aucune responsabilité.

L’enregistreur des conversations du cockpit a révélé que l’un des pilotes avait demandé à l’autre «pourquoi [il avait] coupé l’alimentation en carburant» et que ce dernier avait répondu qu’il ne l’avait «pas fait», a précisé l’AAIB. Si son rapport n’a préconisé aucune mesure immédiate, sa maison-mère, la Direction générale de l’aviation civile (DGCA), a ordonné lundi soir de vérifier ces dispositifs sur plusieurs types de Boeing, dont les 787 et 737. «La DGCA a noté que plusieurs opérateurs, aussi bien à l’étranger qu’en Inde, ont déjà ordonné des inspections sur leurs appareils», a-t-elle expliqué dans un communiqué.

En 2018, l’Administration fédérale de l’aviation (FAA) américaine a publié une note d’information sur «le désengagement potentiel de la fonction de verrouillage de l’interrupteur de contrôle du carburant» sur certains Boeing, dont le 787. Air India a fait savoir à l’AAIB qu’elle n’avait alors pas procédé à une inspection car cette mesure n’était que «conseillée et non obligatoire». Dans une lettre adressée à ses employés lundi, le PDG de la compagnie, Campbell Wilson, a mis en garde contre «toute conclusion prématurée» sur les causes de la catastrophe. Deux associations de pilotes de ligne indiens ont pour leur part vivement rejeté le rapport préliminaire des enquêteurs, estimant qu’il suggérait une erreur humaine.