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Libération
Catastrophe

Crash en Corée du Sud : l’exécutif lance une «inspection complète» de tous les avions Boeing 737-800

Au lendemain de l’accident d’avion le plus grave de l’histoire du pays (179 morts), survenu dimanche 29 décembre, les autorités sud-coréennes soupçonnent qu’une collision avec des oiseaux est à l’origine du drame. Mais l’architecture de l’aéroport de Muan semble aussi en cause.
Le président intérimaire de Corée du Sud, Choi Sang-mok (en veste verte), visite le 30 décembre 2024 les lieux où un Boeing 737-800 de la compagnie Jeju Air s'est écrasé et a pris feu à l'aéroport international de Muan la veille. (Jung Yeon Je/AFP)
publié le 30 décembre 2024 à 10h49

Après le drame, le temps de l’enquête et des questions. La Corée du Sud a lancé ce lundi 30 décembre une «inspection complète» de tous les avions Boeing 737-800 utilisés par des compagnies aériennes nationales, au lendemain de l’accident de l’un de ses appareils qui a fait 179 morts à Muan, dans le sud-ouest du pays. Une vidéo du crash diffusée par la chaîne locale MBC, a fait le tour du monde : on y voit un avion atterrir à l’aéroport sur le ventre, de la fumée s’échappant de ses moteurs, avant de percuter un mur en bout de piste et d’être englouti par les flammes.

Architecture de l’aéroport

Ce Boeing 737-800 de la compagnie low-cost sud-coréenne Jeju Air, en provenance de Bangkok, transportait 175 voyageurs et six membres d’équipage. Tous ses passagers ont été tués, selon le bilan définitif des secours, à l’exception d’une hôtesse et d’un steward. Les personnes à bord, deux de nationalité thaïlandaise et le reste de citoyens sud-coréens, étaient âgées de 3 à 78 ans. L’identité de 146 des 179 morts a été confirmée jusqu’ici. Le pays a décrété un deuil national de sept jours et les drapeaux ont été mis en berne. Le président intérimaire Choi Sang-mok s’est rendu sur les lieux de la tragédie pour une cérémonie de commémoration.

Selon les autorités, la cause présumée du drame est une collision avec des oiseaux, hantise des pilotes, surtout quand il s’agit d’appareils à réaction dont les moteurs peuvent rapidement perdre en puissance ou s’arrêter complètement après avoir aspiré un volatile. Mais les critiques se focalisent de plus en plus sur l’architecture de l’aéroport. «Normalement, il n’y a pas de tel obstacle solide en bout de piste, c’est contre les standards de sécurité de l’aviation internationale recommandés par […] l’Organisation de l’aviation civile internationale [OACI] et l’Agence de l’Union européenne pour la sécurité aérienne [AUESA]. La structure en question a fait s’écraser et s’enflammer l’avion», affirme auprès de l’AFP Kim Kwang-il, professeur de sciences aéronautiques à l’université de Silla et ancien pilote.

«Sincères excuses»

«La plupart des passagers sont morts à cause de cet obstacle, c’est bouleversant», déplore-t-il, appelant les autorités aéroportuaires à rendre des comptes. Sur le plan de l’enquête, les boîtes noires - l’enregistreur vocal du cockpit et l’enregistreur de données de vol - ont été retrouvées dimanche. L’Agence nationale de sécurité des transports des Etats-Unis a composé «une équipe d’enquêteurs américains», incluant Boeing, pour «aider» les autorités sud-coréennes.

Lundi matin, un autre Boeing 737-800 de Jeju Air a rencontré un problème lié au train d’atterrissage, déjà mis en cause dimanche. «Le commandant de bord a communiqué avec le contrôle au sol et, après avoir pris des mesures supplémentaires, le train d’atterrissage s’est remis à fonctionner normalement. Cependant, il a été décidé de retourner à l’aéroport», peu après le décollage, a relaté à la presse Song Kyung-hoon, un responsable de la compagnie. Le crash à Muan est le premier accident mortel pour Jeju Air, qui a présenté ses «sincères excuses».