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Interview

Crimes de guerre en Birmanie : «Il faut briser le cycle de l’impunité»

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Chef du Mécanisme onusien d’enquête indépendant pour la Birmanie, Nicholas Koumjian alerte sur une escalade des violences dans l’ouest du pays et détaille sa mission de documentation, aussi complexe que cruciale, notamment pour signaler les crimes sexuels.
Dans la ville de Thantlang dans l'Etat de Chin en Birmanie, où les combats redoublent d'intensité depuis 2023. (Robin Tutenges/Hans Lucas)
publié le 30 mai 2024 à 18h10

Il remplit une mission indispensable en se livrant, parfois dans l’ombre, à un travail de fourmi. Le Mécanisme d’enquête indépendant pour la Birmanie (IIMM en anglais), créé par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU en 2018, est chargé de collecter les preuves, les documents, d’entendre les témoins et les survivants des plus graves crimes et violations du droit international commis en Birmanie depuis 2011 par toutes les forces en présence. Ce travail de documentation est partagé avec la Cour internationale de justice, la Cour pénale internationale et la justice argentine qui ont ouvert des dossiers sur les exactions dans ce pays en guerre, surtout depuis le coup d’Etat de 2021.

Ces derniers jours, le Mécanisme a indiqué qu’il enquêtait pour «évaluer si des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre avaient été commis» après la recrudescence de combats violents dans l’Etat Rakhine (ouest), déjà théâtre d’un nettoyage ethnique massif visant la communauté rohingya en 2017. Des milliers de personnes ont fui les affrontements entre l’Armée de l’Arakan (AA), composante de la résistance à la junte, l’armée birmane e