C’est le paradoxe du moment : l’homme qui préside et verrouille tout (l’armée, le parti, le gouvernement) est également celui qui peine à contrôler des pans entiers d’une économie qui se grippe dangereusement. A la différence de ses prédécesseurs, le président Xi Jinping a toujours privilégié l’idéologie sur le reste des affaires politico-économiques. Mais dix ans après le «grand rêve chinois» qu’il avait promu et promis à son arrivée au pouvoir, la réalité est tout autre et le réveil difficile pour les Chinois.
«Xi est acculé. Tout repose sur ses épaules. Il affronte tellement d’incertitudes : immobilier en crise ; consommation, exportations et croissance en berne ; chômage des jeunes et endettement public en hausse, liste Kerry Brown, professeur d’études chinoises au King’s College de Londres. Si on ajoute à cela les mauvaises relations avec les Etats-Unis et les voisins asiatiques, les sanctions américaines sur les technologies, le tableau d’ensemble est négatif. C’est même du jamais-vu dans la présidence de Xi. Et comme il est au cœur de tout le système [le «noyau dur» du PCC, selon la terminologie officielle, ndlr], cela devient politique, avec une crise de confiance très grave.»
Contrat et zéro Covid
Celle-ci est-elle de nature à remettre en cause le contrat social chino