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Analyse

Croissance en berne, endettement record… la Chine dans l’engrenage de la crise

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La suspension de la cotation du mastodonte de l’immobilier Evergrande, ce jeudi 28 septembre, illustre les difficultés structurelles de l’économie chinoise qui inquiètent à l’international et mettent sous pression le pouvoir de Xi Jinping.

Sur le chantier d’un complexe immobilier du groupe Evergrande, mis à mal par le manque d’ouvriers, en octobre 2021 à Jurong. (Raul Ariano/Redux-REA)
ParAnne-Sophie Lechevallier
Arnaud Vaulerin
Journaliste - International
Publié le 28/09/2023 à 18h47

L’heure n’est pas à la panique généralisée, mais à l’inquiétude et aux interrogations en cascade. Si le mot «ralentissement» est encore parfois employé pour qualifier l’état de la seconde économie de la planète, c’est l’expression «crise structurelle» qui revient le plus souvent désormais. «La crise est profonde parce qu’elle touche aux moteurs de la croissance depuis quinze ans : l’immobilier, les infrastructures, la dynamique entrepreneuriale. Les moteurs sont grippés», constate François Chimits, analyste au Mercator Institute for China Studies (Merics). Sinologue et historien au King’s College de Londres, Kerry Brown «ne se souvient pas d’un tableau aussi sombre et pessimiste de l’économie chinoise. C’est du jamais vu depuis l’arrivée de Xi Jinping en 2012. Et les dirigeants ne trouvent pas la parade, un message fort pour rassurer la population. Ils sont à cran, ce qui est inquiétant».

Ces derniers mois, les signaux sont tous passés au rouge. Le secteur immobilier retient particulièrement l’attention. Il représente, selon les estimations, entre 14 et 30 % du PIB de la Chine, et ne s’extirpe pas de la crise liée à l’éclatement de la bulle. Les grandes difficultés des promoteurs et des géants du secteur agitent régulièrement les marchés financiers. Dans la panade depuis deux ans, lesté d’une dette de plus de 307 milliards d’euros qu’il tente à grand-peine de restructurer, le