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Libération
Reportage

Dans les rues de Thaïlande, des manifestants qui «n’ont plus grand-chose à perdre»

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Le gouvernement, dirigé par le général Prayut Chan O Cha, a repoussé samedi au Parlement une motion de censure, mais peine à endiguer la mobilisation de jeunes démunis des villes et des campagnes, frappés par la crise économique et sanitaire.
Lors de la manifestation en faveur de la démission du Premier ministre à la suite de la gestion contestée de la crise du Covid-19, vendredi à Bangkok. (Lillian Suwanrumpha/AFP)
publié le 4 septembre 2021 à 17h46

Au bord de la route, ils agitent des drapeaux. Les volontaires du groupe Wevo (We Volunteer), des jeunes entre 20 et 30 ans vêtus de noir de la tête aux pieds, sont venus encadrer une des manifestations désormais quotidiennes à Bangkok, dans les quartiers nord, où défilent motos, voitures et piétons armés de pancarte : «Dehors le gouvernement», ou «sept, ça suffit», pour rappeler le nombre d’années passées au pouvoir par le Premier ministre, le général Prayut Chan O Cha.

Les participants se disent excédés par la gestion calamiteuse de la situation sanitaire par les anciens militaires, qui n’ont pas su fournir des vaccins à temps à la population pour la protéger de la troisième vague, mais surtout par la dureté de la crise économique qui a fait basculer cette année des millions de Thaïlandais des classes moyennes urbaines dans la pauvreté.

Incendie de commissariat

«On était déjà dans la rue l’année dernière, pour demander l’élection d’un gouvernement civil démocratique. Mais ces derniers mois, la vie de la majorité des Thaïlandais est devenue extrêmement pénible, et il y a de plus en plus de gens qui nous écoutent», explique Piyarat «Toto» Jongthep, le charismatique leader du groupe Wevo.

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