Des villageois gravissent petit à petit la pente, accompagnés de bœufs, de chevaux et de yaks, charriant du matériel de premier secours. Une course contre la montre est engagée depuis samedi 4 octobre au soir, sur le plus haut sommet du monde, l’Everest, balayé par le blizzard. L’opération de sauvetage massive s’étend du plateau tibétain au versant chinois, au pied de la montagne de l’Himalaya, pour récupérer au moins 200 personnes prises au piège de la montagne. Selon la chaîne étatique chinoise CCTV, l’une d’entre elles a succombé à une hypothermie et au mal d’altitude.
Dans la nuit de vendredi à samedi, une violente tempête de neige, inhabituelle en cette saison, s’est abattue sur le massif montagneux et a coupé la route à plusieurs centaines de randonneurs partis conquérir la haute montagne. D’importantes chutes de neige se sont abattues sur les campements de la zone, à plus de 4 900 mètres d’altitude. Très vite, la neige s’est accumulée autour des tentes des randonneurs.
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Durant toute la semaine passée, les touristes chinois avaient afflué en profitant des huit jours de vacances nationales dans le pays, une période de l’année baptisée «Semaine d’or» en Chine, très prisée notamment des amateurs d’alpinisme. Nombre d’entre eux avaient convergé vers la province du Qinghai (nord-ouest de la Chine) et précisément la vallée de Karma, celle qui mène à la face est de l’Everest. Cette dernière est plus accessible que les sites du côté népalais de la frontière. De quoi attirer un grand nombre de touristes pour des randonnées moins techniques, mais qui ne disposent pas forcément d’une grande expérience de la montagne.
Sur les réseaux sociaux, de nombreuses photos et des vidéos montrent ainsi la détresse des randonneurs, les tentes enfouies sous la neige et des rangées de marcheurs, le corps enfoui dans la neige jusqu’à la taille, se frayant un chemin dans les congères pour descendre la montagne. «Je suis venu dans l’Himalaya environ 20 fois, mais je n’ai jamais connu un climat comme celui-ci», raconte Dong Shuchang, randonneur de 27 ans, à la BBC, ajoutant que personne dans son groupe de randonnée n’était équipé de vêtements pour la neige.
❄️ Hundreds of trekkers trapped by a blizzard near Mount Everest’s eastern face in Tibet have been rescued.
— Volcaholic 🌋 (@volcaholic1) October 6, 2025
Around 350 reached Qudang township, and contact has been made with over 200 others after heavy snow and rain hit the Himalayas.pic.twitter.com/9qiLNWKc56
Ce lundi matin, les 300 secouristes mobilisés ont évacué 137 marcheurs dont «les signes vitaux (sont) stables», soulignent les services de secours. Au cours du week-end, 350 autres randonneurs avaient été secourus plus à l’ouest dans une vallée au pied du mont Everest du côté chinois, au Tibet, a rapporté CCTV dans la nuit de dimanche à lundi. Ils ont été ramenés vers la petite ville de Qudang.
Plus de 200 autres se trouvaient encore à ce moment-là dans des campements en altitude, mais le contact a été établi et ils devaient gagner ultérieurement un point de ralliement convenu avec les secours, selon la télévision publique.
Un temps habituellement clair et doux
Mais environ 200 autres resteraient encore à évacuer, bien qu’on ne connaisse pas leur nombre précis. Pour l’heure, peu de rapports officiels et d’informations actualisées sur les opérations de secours ont été publiés par la Chine. L’autorité locale du tourisme a annoncé que la vente de billets et l’entrée à la zone panoramique de l’Everest étaient suspendues jusqu’à nouvel ordre.
Le mois d’octobre est habituellement la haute saison dans la région, et propose généralement un temps clair et doux. Les pays alentour ont également été touchés par des conditions météorologiques extrêmes ; au Népal, de fortes pluies ont provoqué des glissements de terrain et des crues soudaines ont inondé les routes et emportés des ponts, faisant au moins 47 morts depuis vendredi.