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Ultranationalisme

Dans toute la Chine, la «sinisation» des mosquées au stade industriel

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La répression des Ouïghours en Chinedossier
Selon une enquête du «Financial Times», au moins 1800 lieux de culte comportant des éléments d’architecture arabo-musulmane ont été détruits ou modifiés depuis 2018.
La mosquée Id Kah de Kachgar, ville du Xinjiang, le 14 juillet 2023. (Pedro Pardo/AFP)
publié le 28 novembre 2023 à 20h07

Les dômes et les minarets démolis et remplacés par des toits en pagode ; les inscriptions religieuses en lettres arabo-persiques effacées au burin au profit de slogans communistes tels que «Aimez le Parti, aimez le pays» ; les portes monumentales détruites et reconstruites en modèle réduit ; les croissants retirés au profit de drapeaux chinois et d’une multitude de caméras… Une enquête visuelle du quotidien britannique Financial Times confirme que la «sinisation» de l’islam lancée au bulldozer par le président chinois Xi Jinping dans la région ouïghoure du Xinjiang s’étend désormais dans toute la Chine.

Grâce à l’analyse de milliers d’images satellites portant sur 2 312 mosquées chinoises comportant des éléments d’architecture arabo-musulmane, le quotidien britannique affirme que les trois quarts d’entre elles ont été modifiées ou détruites depuis 2018, malgré une opposition farouche des habitants. Soit 90 % des mosquées construites dans ce style dans la région du Ningxia et 80 % de celles de la province de Gansu, les deux zones chinoises, situées dans le centre du pays, qui comprennent le plus d’habitants musulmans après le Xinjiang.

Depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping, en 2012, le gouvernement chinois a lancé une grande campagne de répression des religions, écho des destructions commises lors de la Révolution culturelle des années 60 et 70. Bien que la Constitution chinoise, rédi