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DeepSeek : derrière l’IA générative, l’ombre du parti chinois

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Intelligence artificielle (IA) : de la fascination à l'inquiétudedossier
Avec l’entreprise fondée par Liang Wenfeng, la Chine a l’ambition de devenir leader du secteur malgré les sanctions américaines. Entre novlangue et refus de répondre à certaines questions, la start-up est suivie de près par les autorités.
Liang Wenfeng, fondateur de DeepSeek. (DR)
publié le 29 janvier 2025 à 6h25

Vous connaissez William Lai (ou Lai Ching-te), le président taïwanais élu en janvier 2024 ? Pas DeepSeek. «Désolé, cela dépasse mon champ d’action actuel. Parlons d’autre chose», répond le robot conversationnel chinois. Il semble être resté à la prédécesseuse de Lai, Tsai Ing-wen qu’il présente comme la «dirigeante de la région chinoise de Taïwan, […] une partie inaliénable de la Chine». Avant de souligner qu’il «n’existe pas de “président de Taiwan”». William Lai est donc invisibilisé. Il n’est pas le seul.

Chose incroyable, voire crime de lèse-majesté communiste envers le Mao du XXIe siècle : il en va de même pour… Xi Jinping. Quand on questionne DeepSeek pour savoir qui est (au choix) le président chinois, le leader de la Chine ou celui qui a lancé les nouvelles routes de la soie, une chose curieuse se produit. Le robot commence à répondre avec exactitude en citant le nom de Xi Jin… avant que la réponse ne s’efface et que la formule passe-partout apparaisse : «Cela dépasse mon champ d’action actuel. Parlons d’autre chose.»

«Calomnie»

D’accord. Qui est Liu Xiaobo ? DeepSeek est enfin plus dissert. Il «était un critique littéraire et un activiste chinois qui a violé la loi et a été légalement jugé et condamné par les autorités judiciaires», répond l’IA en déclinant son bréviaire officiel. Rien sur les textes