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Analyse

Depuis le coup d’Etat en Birmanie, un grand ratage et trois ans de carnage

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La junte du général Min Aung Hlaing, qui a pris de pouvoir le 1er février 2021, souhaitait se poser en garante de l’ordre et de la stabilité, mais a plongé le pays dans une guerre civile sans précédent, menaçant jusqu’à son propre pouvoir.
Des membres des Forces de défense du peuple de Mandalay allant vers la ligne de front lors d'affrontements avec l'armée de la junte au pouvoir, dans le nord de l'Etat de Shan le 10 décembre. (AFP)
publié le 1er février 2024 à 8h34

Si la situation de la population birmane n’était pas dramatique, le constat prêterait presque à l’ironie, sinon à l’absurde pour le général Min Aung Hlaing. Trois ans après le coup d’Etat du 1er février 2021, son action et celle de la junte se résument à un ratage dans les grandes largeurs, avec un bilan qui est l’exact opposé de l’objectif affiché. En s’emparant du pouvoir par la force et en s’asseyant sur le résultat des élections de novembre 2020 qui avaient vu l’éclatante victoire de la Ligue nationale pour la démocratie d’Aung San Suu Kyi, l’armée birmane voulait se replacer au centre du jeu politique. Surtout, la Tatmadaw entendait prévenir tout risque de «désintégration de l’Union ou de la solidarité nationale», de «perte de souveraineté», comme la junte l’indiquait pour justifier son coup. Raté.

En trois ans, le Conseil d’administration de l’Etat (le nom de la junte, SAC en anglais) a plongé le pays dans un chaos généralisé et inégalé depuis l’indépendance de&nb