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Guerre

Des composants européens et américains dans les missiles nord-coréens qui frappent les Ukrainiens

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Une nouvelle enquête d’experts en armement montre que la présence des missiles nord-coréens en Ukraine est un contournement des sanctions de l’ONU et accroît les risques de prolifération.
Une photographie aérienne prise le 1er février 2024 d'un missile au sol près du village de Mala Komyshuvakha, dans la région de Kharkiv. (Roman Pilipey/AFP)
publié le 23 février 2024 à 6h36

La découverte a pulvérisé les derniers doutes et lancé l’alerte. Quand ils ont mis la main sur un missile tombé à Kharkiv, le 2 janvier dans l’est de l’Ukraine, les experts de l’organisation britannique Conflict Armament Research (CAR) ont vite confirmé les craintes de prolifération : l’engin était bien nord-coréen et Kim Jong-un fournissait donc bien des armes à son grand ami Vladimir Poutine. En analysant de plus près les débris retrouvés, ils viennent de faire des découvertes problématiques. Dans les entrailles du missile balistique produit par la République populaire démocratique de Corée, ils ont pu identifier plus de 290 composants électroniques provenant d’entreprises situées aux Etats-Unis et en Europe.

Le CAR précise qu’un «grand nombre d’entre eux ont été fabriqués au cours des trois dernières années. La capacité de la Corée du Nord à produire et à transférer des armes de pointe, tout en acquérant des matériaux au niveau international pour alimenter son programme de missiles en dépit des sanctions imposées de longue date par les Nations unies, est la dernière preuve en date que des pays sapent les régimes mondiaux de non-prolifération», écrivent les enquêteurs. Ce transfert d’armes entre Pyongyang et Moscou est une violation directe d’une dizaine de résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies où siège Moscou en tant que membre permanent. Et ne devrait