L’an prochain, la Commission internationale pour les personnes disparues (ICMP) célébrera son trentième anniversaire. Créée à l’instigation du président américain Bill Clinton à la fin de la guerre en Bosnie-Herzégovine, l’ICMP aide désormais les gouvernements et les associations de familles de disparus à établir un cadre de recherche et d’identification de victimes de conflits ou de crises climatiques. Après avoir longtemps travaillé dans les Balkans, elle a étendu son action du Proche-Orient à l’Amérique, en passant par l’Asie. Et entend aujourd’hui participer à ce travail à Gaza, explique Kathryne Bomberger, la directrice générale de l’ICMP.
Au vu de l’ampleur des destructions à Gaza, des frappes et des mouvements de population, quelles sont les mesures à prendre en priorité pour la recherche de disparus ?
La première chose à faire est de se rendre immédiatement sur le terrain et de cartographier les sites présentant un intérêt médico-légal dans toute la région, car il y en a énormément à l’heure actuelle. Gaza est dévastée. Le vice-ministre de la Santé à Gaza m’a indiqué que la situation était épouvantable. Même les lieux où des corps non identifiés étaient peut-être conservés ont été bombardés et rasés. Ce qui rend tout travail de localisation et d’identification extraordinairement difficile.
Près 80 % des bâtiments de Gaza sont détruits ou gravement endommagés selon l’ONU. Avez-vous déjà été confrontée à une telle situation ?
Non, jamais à cette échell