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Silence

Dix ans après, le Japon se fige en hommage aux victimes de Fukushima

Accident nucléaire de Fukushimadossier
La triple catastrophe – séisme, tsunami et accident nucléaire – du 11 mars 2011 a fait près de 18 500 morts ou disparus. Une minute de silence a été respectée dans tout l’archipel et des hommages sont organisés toute la journée.
Minute de silence dans la préfecture de Fukushima, dix ans après la catastrophe. (Kim Kyung Hoon/REUTERS)
publié le 11 mars 2021 à 7h56
(mis à jour le 11 mars 2021 à 8h17)

Le Japon a commémoré jeudi le dixième anniversaire de la triple catastrophe du 11 mars 2011 – séisme, tsunami et accident nucléaire – qui a traumatisé durablement toute la nation. A 14 h 46, heure à laquelle le séisme a frappé en 2011, une minute de silence a été observée dans tout le Japon. «La magnitude des dégâts causés par la catastrophe est si profonde que la mémoire inoubliable de la tragédie persiste dans mon esprit», a déclaré l’empereur Naruhito lors d’une cérémonie à Tokyo.

Villes entières inhabitables

Le lourd bilan humain de près de 18 500 morts ou disparus a été causé principalement par un gigantesque tsunami, dont les vagues hautes comme des immeubles se sont abattues sur les côtes du nord-est japonaises peu après le tremblement de terre de magnitude 9,0. L’accident nucléaire qui a suivi à la centrale de Fukushima Daiichi, envahie par les flots, où les cœurs de trois des six réacteurs sont entrés en fusion, a rendu des villes entières inhabitables pendant des années à cause des radiations et forcé des dizaines de milliers de personnes à partir. Il s’agissait du pire accident nucléaire depuis celui de Tchernobyl (Ukraine) en 1986.

«Notre nation a vécu plusieurs catastrophes qu’on peut considérer comme des crises nationales» mais «nos prédécesseurs ont surmonté chaque crise avec courage et espoir», a rappelé pour sa part le Premier ministre Yoshihide Suga assurant que le Japon regarderait «toujours vers l’avant». Ces commémorations ont eu lieu à deux semaines seulement du départ prévu, à Fukushima, du relais de la flamme olympique pour les JO de Tokyo-2020, baptisés «Jeux de la reconstruction».

«C’est un jour spécial»

Des hommages publics et privés ont eu lieu toute la journée dans le nord-est du Japon, comme à Hisanohama, dans la ville côtière d’Iwaki (département de Fukushima), où Toshio Kumaki, 78 ans, s’est recueilli au lever du jour sur le mur anti-tsunami en béton construit après 2011. «Je viens marcher ici tous les matins, mais aujourd’hui, c’est un jour spécial», a-t-il dit en priant en direction du soleil levant.

A Miyagi, un des trois départements du nord-est les plus meurtris, des opérations de recherche ont été organisées par des habitants qui espèrent encore retrouver un être cher. Les restes d’une femme emportée par le tsunami d’il y a dix ans ont été identifiés la semaine dernière, libérant son fils d’une insoutenable incertitude et lui permettant, enfin, de faire son deuil.