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Libération

En Birmanie, de la révolte à la guerre ouverte

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Deux mois après le coup d’Etat militaire de Min Aung Hlaing, le pays s’enfonce dans un climat de terreur, alors que les conflits redémarrent aux frontières. Divisé, le Conseil de sécurité de l’ONU devait se réunir à huis clos mercredi.
Des heurts opposent manifestants et forces de l’ordre à Rangoun, dimanche. (GETTY IMAGES/Getty Images via AFP)
publié le 31 mars 2021 à 21h33

L’image dit tout et convoque le pire. Elle est évoquée par une source diplomatique inquiète de l’implosion en cours de la Birmanie : «Nous sommes sur le toboggan et la descente continue.» Avec le risque que la glissade s’accélère jusqu’au saut dans le vide, si la course ne s’achève pas contre un mur. Deux mois après le coup d’Etat du général Min Aung Hlaing, la Birmanie a bel et bien sombré dans la guerre civile. Les images des manifestations de masse pacifistes et inventives de février semblent déjà appartenir à un passé lointain.

Les rues birmanes sont devenues des zones de guerre avec leurs barricades et leurs rafles, leurs sacs de sables et leurs incendies, leurs tirs à balles réelles et leurs corps fauchés dans la poussière ensanglantée. Depuis la fin février et le déploiement de l’armée dans les villes du pays, le grand massacre a commencé. Samedi, jour de commémoration des forces armées qui s’en sont donné à cœur joie en tuant à tout-va au moins