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Répressions

En Birmanie, la «peur de l’anarchie»

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La création d’une Force de défense du peuple illustre la radicalisation qui gagne le pays, avec la recrudescence de bombes artisanales, l’exécution d’administrateurs du régime et l’intensification des combats dans les zones frontalières.
Des combattants de l’ethnie karen ont incendié un bâtiment de l'armée birmane près de la frontière thaïlandaise, fin avril. (Athit Perawongmetha/Reuters)
publié le 7 mai 2021 à 17h37

Ce sont des événements récents qui ne trompent pas sur le nouveau palier atteint dans la guerre civile en Birmanie. Trois mois après le coup d’Etat, les violences et les répressions vont crescendo, avec, ces derniers jours, la multiplication d’attaques à l’explosif dans plusieurs villes du pays. Ces mini-attentats visent à la fois des bâtiments officiels, des installations des forces de sécurité, des entreprises proches des militaires ou des lieux publics. «Autant d’explosions, c’est du jamais vu depuis longtemps et c’est très préoccupant, fait remarquer une consultante qui tient à rester anonyme pour continuer à travailler en Birmanie. Certains redoutent un retour aux années 50 avec un pays en guerre dans de nombreuses parties du pays, un climat insurrectionnel et une radicalisation croissante de la société.»

Ainsi, pour la seule journée de mercredi, des explosions ont eu lieu dans une gare routière de Mandalay (centre du pays) ainsi que dans une banque et une société de télécommunications appartenant à l’armée dans la capitale Naypyidaw, selon des médias officiels. Plus au sud, dans la capitale économique Rangoun, une bombe artisanale a explosé dans un gymnase, blessant un athlète d’arts martiaux, Phoe Thaw, qui a été arrêté.

Roquettes sur des bases de l’armée