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Analyse

En Birmanie, le péril de l’implosion

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Deux ans après le coup d’Etat, les violences sont en hausse entre l’armée et la résistance. L’opposition à la junte, qui veut faire de 2023 une année «décisive», gagne du terrain mais manque encore de cohésion, de moyens et de soutiens.
Le général Min Aung Hlaing à Rangoun le 21 janvier. (-/AFP)
publié le 31 janvier 2023 à 20h35

Le mot détonne dans l’environnement sombre d’une Birmanie qui s’effondre : «Succès.» Contre toute attente, c’est celui qu’emploie le ministre birman des Affaires humanitaires du gouvernement d’unité nationale (NUG, opposition en exil), Win Myat Aye, pour prédire les mois à venir, lors d’un entretien avec Libération. S’il peut être hasardeux de parier sur un réel «succès» du NUG, même en annonçant une «intensification des actions» et un tournant «décisif dans la révolution», 2023 risque d’être à coup sûr une année à hauts risques.

Deux ans après le coup d’Etat du général Min Aung Hlaing, qui a enterré la fragile transition démocratique et renvoyé les Birmans aux pires décennies des juntes répressives et prédatrices, le pays plonge dans un moment de confusion et d’instabilité annonciatrice de nouveaux chaos et de violences. Mardi, à l’issue d’un Conseil national de défense et de sécurité, les militaires ont annoncé que la Birmanie n’était «pas encore revenue à la normalité», en raison des affrontements entre l’armée et la résista