A Mandalay, dans le nord de la Birmanie, les partisans d’Aung San Suu Kyi tremblent. Un responsable du bureau de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) dans le quartier d’Amarapura a été retrouvé assassiné, lundi. Les mains liées dans le dos, le ventre percé de coups de couteau, le cadavre de Zaw Gyi a été jeté le long d’une rivière, à la lisière de son quartier. C’est le neuvième meurtre d’une série d’attaques contre les membres de la LND et leurs soutiens en moins de deux semaines. Une milice locale, les «Camarades sanglants» («Thwe Thout»), a fièrement revendiqué chacun des assassinats.
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Depuis leur création et le lancement de leur «Opération rouge», le 21 avril, le groupe pro-junte terrorise la deuxième ville économique du pays. Sur leur chaîne Telegram, réseau social largement utilisé par les groupes de tous bords, on peut lire, entre deux photos de cadavres et une dénonciation d’internaute pro-démocratie, le vœu des membres d’«exterminer les membres de la LND, les soutiens extrémistes de la LND, les terroristes PDF [«People’s Defence Forces», la «Force de défense populaire», des groupes de résistance armés, ndlr], et leurs familles».
Une carte sur les cadavres
Le groupe n’a pas tardé à passer à l’action. Premier fait d’armes : le corps du président d’un bureau local de la Ligue nationale pour la démocratie est retrouvé par des voisins, le 24 avril. Le lendemain matin, Khin Maung Thein, propriétaire d’un restaurant traditionnel, est abandonné devant un bureau de la LND, égorgé et