«Jamais je n’aurais imaginé que quelqu’un comme moi aurait à vivre comme ça. Je ne suis qu’un artiste.» A l’arrière d’un taxi, Kyar Pauk, les yeux cernés de noir, serre son sac contre lui. Depuis qu’il a quitté sa maison, deux jours après le coup d’Etat, toutes ses possessions tiennent dans ce petit sac à dos noir. Ce père de famille de 37 ans a mis ses enfants à l’abri et dort chez des amis différents chaque soir. «Au début, j’ai fui jusqu’à la frontière thaïlandaise, où je suis resté neuf jours à espérer pouvoir aller en Thaïlande, mais à l’époque les autorités thaïes étaient très strictes à cause du Covid-19, explique-t-il. Alors je suis revenu discrètement à Rangoun, et j’ai rejoint les manifestations.»
Les quelque 280 000 abonnés de la page Facebook de Kyar Pauk ont été témoins du soutien du célèbre musicien au mouvement de grève générale et aux manifestations anti-armée. Deux mois avant le coup d’Etat, il crée une chanson de campagn