Les premiers coups de feu ont retenti vers 5 heures du matin. Depuis le village de Mae Sam Laep, du côté thaï de l’étroite fleuve Salouen, des images prises au lever du jour montrent des bâtiments incendiés et témoignent d’échanges de tirs nourris au niveau d’un avant-poste militaire birman. «On a vu des soldats birmans courir et les soldats karens leur tirer dessus», affirme Hkara, une villageoise karen établie du côté thaïlandais, à l’agence Reuters. Pas de bilan officiel mais les soldats de la cinquième brigade de la KNU (Karen National Union, l’armée Karen), responsables de l’attaque, font état de six soldats birmans tués. «Nous nous sommes emparés d’une base militaire de l’armée birmane», assure Padoh Saw Taw Nee, le chargé des affaires étrangères au sein de la KNU, dans un communiqué. En fait de base militaire, l’avant-poste en question, frontalier de la région de Mae Hong Son en Thaïlande, se compose de quelques baraques en tôle, dans lesquelles sont basés moins d’une vingtaine d’hommes. L’événement marque néanmoins un tournant dans l’officialisation de la guerre ouverte entre la Tatmadaw et une armée ethnique.
Stratégie de la terreur
Les villageois restés sur place vivent dans l’angoisse : la dernière fois que la