Un millier de manifestants, y compris des personnes âgées et des enfants, étaient arrivés à l’aube, dimanche, devant la succursale de la Banque du peuple de Chine, à Zhengzhou, la capitale du Henan. Assis sur les marches, s’éventant sous une chaleur accablante, ils scandaient : «Banques du Henan, rendez-moi mes économies !» pendant que la police leur demandait par haut-parleur de quitter les lieux. Sur des vidéos mises en ligne sur les réseaux sociaux, on voit les forces de l’ordre et des centaines d’hommes en civil encadrer le site et prendre possession de l’avenue.
Soudain, vers 11 h 30, ces hommes non identifiés, souvent vêtus de blanc, foncent en courant vers les manifestants, les jettent à terre, leur tordent les bras, les traînent violemment dans les escaliers. Ensuite, des agents en uniforme font monter de force les citoyens, certains couverts d’ecchymoses ou les habits arrachés, dans des bus vers des lieux de détention improvisés – écoles, hôtels ou camps d’isolement pour malades du Covid. Et ce malgré l’article 35 de la Constitution chinoise, qui garantit aux citoyens «la liberté d’expression, de la presse, de réunion, d’association, de défiler et de manifestation».
«Le rêve chinois de 400 000 épargnants anéanti»
La violence de l’agression est d’autant plus choquante pour l’opinion publique que les manifestants sont des petits épargnants floués par quatre banques locales qui les empêchent de retirer leur argent depuis le mois d’avril, sous prétexte de «mise à jour de leur système interne». Selo