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Radicalisation

En Corée du Sud, la crise politique fait glisser les conservateurs vers l’extrême droite

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Destitué par l’Assemblée nationale et mis en examen pour «insurrection», le président Yoon Suk-yeol fait figure de martyr pour ses partisans. Pour le défendre, les membres de son parti n’hésitent pas à s’afficher aux côtés de manifestants et de youtubeurs toujours plus radicaux.
Rassemblement de partisans du président destitué Yoon Suk-yeol devant la Cour constitutionnelle de Séoul, le 4 février 2025. (Chris Jung /AFP)
par Arthur Laffargue, correspondant à Séoul
publié le 8 février 2025 à 6h25

«Comme on partage la même idéologie, on peut utiliser les mêmes mots, mais cela ne veut pas dire que le Président a consulté des youtubeurs pour prendre ses décisions. C’est insulter la fonction présidentielle que de dire ça.» Malgré ses 1,2 million d’abonnés, Ko Sung-kook tempère son influence. En compagnie d’autres youtubeurs conservateurs, il est accusé d’avoir inspiré des discours du président Yoon Suk-yeol, qui a notamment promis dans sa déclaration de loi martiale du 3 décembre d’éradiquer «les forces anti-étatiques qui ruinent la nation». Une formule tout droit sortie du vocable des influenceurs de droite, voire d’extrême droite.

Le Président, destitué par l’Assemblée nationale le 14 décembre, n’est pas le seul dans son camp à verser dans la radicalité. Certains députés du parti du Pouvoir au peuple (PPP) n’hésitent pas à s’afficher aux côtés de youtubeurs jugés autrefois infréquentables ou à employer une rhétorique agressive à l’encontre des médias et de la justice. «Le PPP a compris qu’ils avaient besoin du pouvoir des youtubeurs et des man