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Libération
Reportage

En Corée du Sud, le boom des prépas d’anglais pour intégrer la crèche

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Dans les quartiers riches de Séoul, des enfants de 3 ans vont en cours pour préparer des examens d’entrée à des «English kindergarten» censés les rendre bilingues. Malgré la chute de la natalité, la tendance est à l’augmentation de ces instituts pour très jeunes enfants.
Des enfants dans un «hagwon» de Séoul, un institut privé qui prépare les enfants en très bas âge aux concours d'entrée des «English kindergarten». (YELIM LEE/AFP)
par Arthur Laffargue, correspondant à Séoul
publié le 6 juillet 2025 à 10h52

Dans les couloirs de la Samkwang Education School, un tableau affiche le nombre d’élèves admis dans les établissements les plus prestigieux. L’institut spécialisé dans les cours d’anglais se gargarise de faire partie de la fine fleur de l’arrondissement huppé de Gangnam, à Séoul, où se situent les meilleurs hagwon, ces académies privées qui donnent des cours du soir. Les élèves de Samkwang ont cependant une particularité : ils ont entre 3 et 6 ans, et ils se préparent aux examens d’entrée des English kindergarten, des jardins d’enfants où l’on apprend l’anglais.

En Corée du Sud, où l’école obligatoire commence à 7 ans, des enfants passent donc des épreuves écrites d’admissibilité et des oraux d’admission dans l’espoir d’intégrer des crèches sélectives. «Il y a quatre épreuves, de lecture, de vocabulaire, de grammaire et de rédaction, et après une épreuve d’expression orale», détaille Lee Ji-won, directrice de l’institut Samkwang. Dans son établissement, les plus petits, nés en 2022, passent 50 minutes par semaine pour préparer les examens, tandis que les plus âgés ont 1h30 de cours hebdomadaire, avec l’objectif de décrocher une place dans un kindergarten de Daechi-dong, un quartier de Gangnam considéré comme la «Mecque de l’éducation».

Dans les petites salles de classe, où l’on dénombre quatre élèves pour un professeur, les bambins s’entraînent sagement à prononcer correctement les voyelles. Quelques instants avant le début des cours, l’ambiance res