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En Corée du Sud, le gouvernement pousse les conglomérats à miser sur l’hydrogène

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Pour réduire sa dépendance aux énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone, la Corée du Sud a décidé de parier sur l’hydrogène. Sous l’impulsion du gouvernement et des grandes entreprises, le secteur se développe rapidement, mais cherche à atteindre la rentabilité avant de décarboner sa production.

En Corée, la multinationale SK a mis en service en mai 2024 un vaste complexe, étalé sur 5 hectares, capable de condenser et de stocker de l’hydrogène. (CHRIS JUNG/NurPhoto via AFP)
ParArthur Laffargue
envoyé spécial à Incheon (Corée du Sud)
Publié le 04/10/2025 à 14h45

Sur le site de la plus grande usine de liquéfaction d’hydrogène au monde, les tuyaux rutilent sous le soleil écrasant de cette fin d’été. A Incheon, à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Séoul, la multinationale SK a mis en service en mai 2024 un vaste complexe capable de condenser et de stocker de l’hydrogène. Le projet, qui s’étale sur 5 hectares, est le porte-étendard de la stratégie du gouvernement sud-coréen visant à élargir la palette énergétique du pays pour augmenter la part de l’hydrogène et atteindre la neutralité carbone, une ambition fixée à 2050.

Dans six immenses réservoirs d’une capacité totale de 120 tonnes, le dihydrogène (son vrai nom) purifié et refroidi attend d’être envoyé via camion-citerne jusqu’à des stations de rechargement. SK profite de la proximité de l’usine pétrochimique opérée par sa branche SK Incheon Petrochem pour alimenter via un pipeline son nouveau site, géré une autre filiale, SK E & S. Chaque année, 30 000 tonnes d’hydrogène doivent être liquéfiées pour faire tourner bus et voitures roulant à l’hydrogène.

«L’objectif est de créer un large écosystème de l’hydrogène, et ce dans un temps très court», expose Amy Hyejin Lee, responsable marketing chez SK E & S. L’