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Discriminations

En Corée du Sud, les anciens malades de la lèpre veulent effacer les stigmates

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Reclus et discriminés, ceux qui étaient atteints de la maladie de Hansen se sont réfugiés dans des villages disséminés à travers toute la péninsule coréenne. Le gouvernement tente aujourd’hui d’aider ces quelque 7 000 personnes, souvent très âgées et vivant avec de faibles revenus.
A Jangja (Corée du Sud), le 5 juin 2025. (Olorin Maquindus/Libération)
par Arthur Laffargue, envoyé spécial dans le village de Jangja (Corée du Sud)
publié le 22 juin 2025 à 8h17

La vie de Lee Chun-ja a basculé à 19 ans, quand les premiers nodules sont apparus sur sa peau. Atteinte de la lèpre, l’adolescente doit quitter sa famille au début des années 1960 et partir sur l’île de Sorok, dans le sud-ouest de la péninsule, où un hôpital spécialisé a été installé pendant la colonisation japonaise (1910-1945). Il lui faut trois ans pour guérir de la maladie de Hansen, l’autre nom de la lèpre, mais elle est contrainte de rester treize années à Sorok. Après la libération puis la partition du pays, les autorités sud-coréennes continuent pendant plusieurs décennies d’y isoler les patients et de les maltraiter.

«J’ai subi deux avortements forcés», raconte Lee Chun-ja, aujourd’hui âgée de 84 ans. Les fœtus sont