Menu
Libération
Justice

En Corée du Sud, retour de flamme judiciaire sur la guerre du Vietnam

Article réservé aux abonnés
Dans un jugement historique, la justice a reconnu la responsabilité du gouvernement lors d’un massacre en 1968 et condamné l’Etat à indemniser une victime. Une première qui pourrait concerner d’autre cas et lancer le débat sur le rôle de l’armée sud-coréenne entre 1964 et 1973.
Des soldats coréens avec des prisonniers vietnamiens pendant la guerre du Vietnam. (tim page/Corbis via Getty Images)
publié le 11 février 2023 à 12h46

La Corée s’apprête à commémorer en juillet la fin de sa très meurtrière guerre de 1950-1953. Mais c’est un autre conflit qui a ressurgi cette semaine : la guerre du Vietnam, largement minimisée – sinon oubliée – par les Sud-Coréens à laquelle ils ont pourtant activement contribué aux côtés des Américains. Dans une décision historique, le tribunal du district central de Séoul a condamné le gouvernement sud-coréen à verser une indemnisation à une victime vietnamienne d’un massacre perpétré en février 1968 par des marines sud-coréens, tuant plus de 70 civils non armés.

C’est la première fois qu’un tribunal sud-coréen reconnaît la responsabilité de l’Etat dans ces crimes. Jusqu’à présent, le gouvernement sud-coréen n’a jamais officiellement admis que ses troupes avaient commis des crimes de guerre. Lors de sa venue à Hanoi en 2018, le président Moon Jae-in avait du bout des lèvres exprimé des «regrets pour un passé malheureux». Vingt ans plus tôt, son prédécesseur Kim Dae-jung déclarait : «Je suis désolé que la Corée ait participé à une guerre malheureuse et ait infligé des souffrances au peuple vietnamien.» En 2004, Roh Moo-hyun, un autre président avait parlé de «dette dans le cœur