Menu
Libération
LIVE
terminé
L'essentiel

Inde-Pakistan : Donald Trump demande aux deux pays d’«arrêter» les hostilités

Conflit entre l'Inde et le Pakistandossier
Après des jours de tensions à la suite d’un attentat meurtrier au Cachemire, les deux puissances nucléaires ont échangé des tirs d’artillerie et de missiles dans la nuit du mardi 6 au mercredi 7 mai.
Le président américain Donald Trump à la Maison Blanche à Washington, le 7 mai. (Jim Watson/AFP)
publié le 7 mai 2025 à 8h20
(mis à jour le 7 mai 2025 à 21h26)

En résumé :

  • L’Inde a tiré des missiles dans la nuit du mardi 6 au mercredi 7 mai contre des sites au Pakistan qui aurait abrité «des infrastructures terroristes». Les deux armées ont ensuite échangé des tirs d’artillerie le long de leur frontière, Islamabad affirmant aussi avoir abattu des avions de chasse indiens. Au moins 43 civils ont été tués de part et d’autre, et plusieurs dizaines d’autres blessés.
  • Les frappes indiennes ont notamment touché une mosquée qui serait liée à des groupes proches du mouvement jihadiste Lashkar-e-Taiba (LeT), accusé par New Dehli d’être derrière l’attentat meurtrier commis le 22 avril au Cachemire indien, avec le soutien du Pakistan. Islamabad a dénoncé un «acte de guerre».
  • Le chef de la diplomatie française a appelé ce mercredi matin les deux puissances nucléaires «à la retenue». Peu avant ces frappes, les Etats-Unis avaient appelé à une «résolution responsable» de leur différend, Donald Trump disant espérer qu’il «s‘arrête très rapidement». Notre analyse.
il y a 2 jours

Le bilan monte à 43 morts de part et d’autre. Les missiles indiens qui ont plu sur six villes au Cachemire et au Pendjab pakistanais et les échanges de tirs qui ont suivi ont fait 31 morts et 57 blessés, selon un dernier bilan de l’armée pakistanaise. Un précédent bilan faisait état de 26 civils tués. L’Inde, elle, recense 12 morts et 38 blessés dans le village cachemiri indien de Poonch, cible de nombreux obus pakistanais, selon des journalistes de l’AFP.

il y a 2 jours

Trump appelle Inde et Pakistan à «arrêter» les hostilités. Le président américain Donald Trump a appelé mercredi l’Inde et le Pakistan à cesser les hostilités «maintenant», alors que les deux puissances nucléaires sont engagées dans leur plus grave confrontation militaire depuis deux décennies. «Je les connais tous les deux très bien et je veux les voir s’entendre. Je veux qu’ils arrêtent. Et j’espère qu’ils peuvent arrêter maintenant», a-t-il déclaré dans le Bureau ovale, interrogé sur les affrontements entre les deux pays voisins.

il y a 2 jours

Le Qatar appelle à une résolution diplomatique du conflit. Le ministère des affaires étrangères du Qatar souligne dans un communiqué qu’il est «urgent de maintenir les canaux de communication ouverts entre l’Inde et le Pakistan afin de désamorcer les tensions et de traiter les questions non résolues entre eux par un dialogue constructif». Plus tôt aujourd’hui, le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, a reçu un coup de téléphone de Mohammed ben Abderrahmane al-Thani, Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar. Ce dernier assure que son pays souhaite «jouer son rôle dans la désescalade de la situation actuelle dans la région».

il y a 2 jours

L’Inde insiste sur le caractère ciblé de ses frappes pour «éviter les civils». Le ministre indien de la Défense, Rajnath Singh, a répété mercredi devant la presse, que les frappes indiennes menées au Pakistan n’avaient visé que des «camps terroristes» soigneusement identifiés. «Les cibles qui ont été choisies ont été détruites avec une grande précision pour faire en sorte que ni la population ni aucune zone civile ne soient affectées», a-t-il ajouté. Le Pakistan a affirmé de son côté que les missiles indiens avaient tué au moins 26 civils, dont des enfants, et en avaient blessé 46 autres.

il y a 2 jours

Paris et Berlin appellent à «éviter toute escalade». Paris et Berlin suivent «avec une grande préoccupation» les affrontements entre l’Inde et le Pakistan et appellent à «éviter toute escalade», a affirmé le chancelier allemand Friedrich Merz lors d’une conférence de presse avec le président français Emmanuel Macron. «Il faut vraiment garder la tête froide, il faut faire preuve de retenue et de raison pour éviter toute escalade dans la région», a insisté le nouveau chef de gouvernement allemand.

il y a 2 jours

Starmer appelle au «dialogue» et à la «désescalade» entre l’Inde et le Pakistan. Le Premier ministre britannique Keir Starmer a appelé au «dialogue» et à la «désescalade» entre l’Inde et le Pakistan, après les affrontements les plus graves entre les deux puissances nucléaires depuis deux décennies. «Nous sommes en contact avec les deux pays ainsi qu’avec d’autres partenaires internationaux», a déclaré le chef du gouvernement britannique devant la chambre des Communes, appelant l’Inde et le Pakistan, deux pays du Commonwealth, au «dialogue, à la désescalade et à protéger les civils».

il y a 2 jours

Kaboul appelle à la «retenue», une escalade «pas dans l’intérêt de la région». La diplomatie talibane a appelé l’Inde et le Pakistan à la «retenue», estimant que poursuivre l’escalade n’était «pas dans l’intérêt de la région» alors que les deux pays voisins sont engagés dans leur pire confrontation militaire depuis deux décennies. Le ministère afghan des Affaires étrangères a dit sur X «sa préoccupation à propos de l’escalade des tensions entre le Pakistan et l’Inde, considérant une poursuite de l’escalade comme n’étant pas dans l’intérêt de la région» et appelant «les deux parties à la retenue».

il y a 2 jours

Deux organisations terroristes visées par les attaques. L’opération «Sindoor» par les forces armées indiennes a visé neuf sites au Pakistan et dans le Cachemire. Quatre frappes ont été menées au Pakistan, notamment à Bahawalpur, Muridke et Sialkot, et cinq au Cachemire occupé par le Pakistan. L’action militaire visait à éliminer les dirigeants des organisations terroristes Jaish-e-Mohammed (JeM) et Lashkar-e-Taiba (LeT), accusées par l’Inde d’être responsables de la planification et de l’exécution d’attentats en Inde, notamment l’attentat de Pahalgam, qui a tué au moins 26 personnes en avril dernier, selon Times of India.

il y a 2 jours

L’UE appelle à son tour à la fin des tensions. La Commission européenne a appelé ce mercredi l’Inde et le Pakistan à la «désescalade» après l’épisode le plus violent entre les deux puissances nucléaires en 20 ans. «Nous exhortons les deux parties à faire preuve de retenue et à prendre des mesures immédiates en vue d’une désescalade», a affirmé Anouar El Anouni, porte-parole de l’exécutif européen.

il y a 2 jours

La Turquie craint une «guerre totale» dans la région. Le ministère turc des Affaires étrangères a exhorté ce mercredi l’Inde et le Pakistan à agir avec «bon sens» dans le cadre de l’escalade militaire qui les oppose. Le ministère estime que la dernière attaque indienne pouvait créer une «guerre totale» dans la région et condamne le ciblage des civils et des infrastructures civiles. Dans sa déclaration, le ministère turc a réitéré son soutien à l’appel du Pakistan en faveur d’une enquête sur l’attaque d’un militant islamiste qui a fait 26 morts dans la partie de la région himalayenne administrée par l’Inde, le 22 avril.

il y a 2 jours

De l’Inde au Pakistan, des citoyens descendent dans les rues après l’escalade du conflit.

il y a 2 jours

La famille d’un dirigeant islamiste pakistanais tuée lors des frappes. Massoud Azhar, chef du groupe islamiste pakistanais Jaish-e-Mohammed, a affirmé que dix membres de sa famille et quatre de ses assistants avaient été tués lors des attaques aériennes menées par l’armée indienne sur le quartier général de l’organisation à Bahawalpur, selon l’agence de presse PTI.

il y a 2 jours

Air France suspend le survol du Pakistan. La compagnie aérienne Air France a suspendu «jusqu’à nouvel ordre» le survol du Pakistan sur fond de confrontation militaire de ce pays avec l’Inde. En conséquence, la compagnie «est amenée à adapter son programme et ses plans de vols». Pour les destinations de Delhi, Bangkok et Hô Chi Minh, cela implique «un allongement du temps de vol», ajoute Air France sans plus de précisions.

il y a 2 jours

L’appel de Berlin pour éviter l’escalade. Le gouvernement allemand a appelé mercredi à empêcher «toute escalade» et à «protéger les civils» après de violents bombardements entre l’Inde et le Pakistan. Berlin, en contact avec les deux pays, a ouvert une cellule de crise pour «suivre la situation de près», a déclaré le ministère des Affaires étrangères sur X.

il y a 2 jours

Réplique pakistanaise. Le bureau du Premier ministre pakistanais a déclaré, selon l’agence Reuters, que les forces armées ont été autorisées à entreprendre des représailles aux frappes indiennes.

il y a 2 jours

Le Pakistan appelle le monde à reconnaître la gravité des faits. Le monde doit «faire rendre des comptes» à l’Inde après ses frappes au Pakistan, ont réclamé mercredi les plus hauts dirigeants civils et militaires du pays réunis après l’épisode le plus violent entre les deux puissances nucléaires depuis deux décennies. «Nous appelons la communauté internationale à reconnaître la gravité des actions illégales et non provoquées de l’Inde et à lui faire rendre des comptes», a réclamé le Comité de la sécurité nationale après que l’armée a dit recenser 26 civils tués dans des frappes indiennes sur son sol et dans des échanges de tirs entre les deux armées.

il y a 2 jours

La Chine déclare être prête à jouer un «rôle constructif» dans l’apaisement des tensions entre l’Inde et le Pakistan. «Nous sommes prêts à collaborer avec la communauté internationale et à continuer à jouer un rôle constructif dans l’apaisement des tensions actuelles» entre le Pakistan et l’Inde, pays frontaliers de la Chine, a déclaré, mercredi, Lin Jian, porte-parole du ministère des affaires étrangères, lors d’une conférence de presse.

il y a 2 jours

La tournée en Europe du Premier ministre indien annulée. En raison de l’opération indienne «Sindoor», qui cible les «réseaux terroristes» pakistanais, le voyage prévu - du 13 au 17 mai - de Narendra Modi en Croatie, en Norvège et aux Pays-Bas a été reporté.

il y a 2 jours

Retour sur soixante-dix ans de conflit entre l’Inde et le Pakistan.

1947, origine des tensions. Dans la nuit du 14 au 15 août 1947, le vice-roi des Indes Lord Louis Mountbatten acte la fin de deux siècles de domination britannique sur le sous-continent indien. L’ex-colonie est divisée en deux Etats : l’Inde (à majorité hindoue) et le Pakistan (à majorité musulmane), formé lui-même de deux territoires séparés de plusieurs milliers de kilomètres. Mais dès l’automne 1947 éclate la première guerre indo-pakistanaise pour le contrôle du Cachemire, rattaché à l’Inde. Un cessez-le-feu est proclamé le 1er janvier 1949 le long d’une «ligne de contrôle» de 770 km qui divise le Cachemire en deux parties. Pour autant, les deux Etats revendiquent toujours la souveraineté de tout le territoire.

En 1965 et 1971, de nouvelles guerres. Entre août et septembre 1965, le conflit est ravivé par l’intrusion au Cachemire indien d’un millier de séparatistes soutenus par le Pakistan. Cette seconde guerre indo-pakistanaise, qui fait des milliers de morts des deux côtés, s’achève par une médiation soviétique. Début 1971, le Pakistan envoie des troupes dans la partie orientale de son territoire, le Bengale oriental, pour y mater un mouvement séparatiste. Le conflit s’achève neuf mois plus tard, après l’intervention de l’armée indienne et près de trois millions de morts, par l’indépendance de ce qui devient le Bangladesh.

En 1989, l’insurrection séparatiste. Fin 1989, des insurgés qui réclament l’indépendance ou le rattachement du Cachemire indien au Pakistan engagent des combats contre l’armée de New Delhi. Ciblées par les rebelles, les populations hindoues fuient vers d’autres régions de l’Inde. New Dehli accuse depuis régulièrement le Pakistan de financer et d’entraîner les insurgés, qui continuent à mener le combat contre quelque 500 000 soldats indiens déployés dans la région.

1998-1999 : de nouvelles tensions. En 1999, New Delhi accuse Islamabad d’avoir infiltré dans sa partie du Cachemire des combattants islamistes et des soldats pakistanais pour prendre le contrôle du glacier du Siachen, à plus de 5 000 m d’altitude. Les combats, acharnés, font plus d’un millier de morts, notamment dans la région de Kargil.

Depuis les années 2000, des attentats et des conflits larvés. En 2008, une série d’attentats jihadistes cause la mort de 166 personnes à Bombay. L’Inde accuse le Pakistan et interrompt le processus de paix engagé quatre ans auparavant. Le dialogue reprend finalement en 2011. Quelques années plus tard, en 2019, l’Inde mène des frappes aériennes sur le sol pakistanais après une attaque qui a tué 40 de ses paramilitaires à Pulwama (Cachemire indien). Le Pakistan riposte et abat un avion indien. Le gouvernement ultranationaliste hindou de New Delhi révoque alors en août de la même année le statut de semi-autonomie de la région, où des milliers d’opposants sont arrêtés.

il y a 2 jours

L’inde annonce avoir «détruit» plusieurs «camps terroristes» pakistanais. Les neuf «camps terroristes» frappés par des tirs de missiles indiens dans la nuit de mardi à mercredi au Pakistan en représailles ont été «détruits», a affirmé une porte-parole de l’armée indienne. La lieutenante-colonelle Vyomika Singh a également précisé que ces cibles avaient été «choisies pour éviter tout dommage aux infrastructures civiles ou toutes pertes civiles».