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Sauvetage

En Inde, 40 ouvriers pris au piège dans l’effondrement d’un tunnel sont vivants

Dimanche 12 novembre, dans le nord de l’Inde, un tunnel en construction s’est effondré, emprisonnant 40 ouvriers qui y travaillaient. Tous sont vivants, ont annoncé lundi les autorités sur place. Mais les conditions de sauvetage s’annoncent complexes.
Lors du sauvetage à l'intérieur du tunnel, dimanche 12 novembre dans l'Uttarakhand. (AP)
publié le 13 novembre 2023 à 19h03

«Environ 200 mètres de tunnel se sont effondrés», a déclaré Durgesh Rathodi, un responsable des services de secours à l’AFP dimanche 12 novembre. Ce matin-là, dans l’Etat d’Uttarakhand dans le nord de l’Inde, 40 ouvriers se sont retrouvés piégés dans l’effondrement de ce tunnel en construction. Très rapidement, secours et moyens techniques ont été déployés. C’est grâce à cette mobilisation qu’à peine vingt-quatre après, Karamveer Singh Bhandari, un haut commandant du SDRF, la Force nationale d’intervention en cas de catastrophe, a annoncé dans un communiqué que «les 40 ouvriers bloqués à l’intérieur du tunnel [étaient] vivants». Les premières communications avec le groupe ont été établies. Des vivres et de l’oxygène leur sont acheminés. «Eau, nourriture, oxygène, électricité sont à la disposition de la main d’œuvre coincée à l’intérieur du tunnel […] Tous les ouvriers bloqués sont saufs comme ils l’ont fait savoir», a déclaré un porte-parole de la société gouvernementale d’autoroutes et d’infrastructures indienne (NHIDCL).

Le quotidien indien The Indian Express affirme que, «selon des informations préliminaires», un glissement de terrain serait à l’origine de la catastrophe. Long de 4,5 km de long, c’est 270 mètres après l’entrée du tunnel qu’a eu lieu l’effondrement. Le journal The Hindu explique qu’un «tronçon de près de 30 mètres» a été touché, prenant au piège un groupe d’ouvriers qui rentrait du chantier et s’apprêtait à passer la main à l’équipe suivante. L’inspecteur du SDRF Jagdamba Bijalwan a indiqué au journal The Indian Express que les «débris pourraient bloquer entre 25 et 50 mètres du tunnel».

Oxygène et sachets de nourriture

Le premier contact avec les rescapés a été établi par le biais d’un message transmis sur un morceau de papier. Rapidement, au moyen d’appareils radio, les sauveteurs ont pu entrer en communication avec le groupe d’ouvriers. Depuis dimanche, autorités de santé, politiques et forces de police sont présentes sur les lieux. L’héliport de Chinyalisaur, une ville à proximité, a également été activé pour les opérations de secours. Une équipe médicale et quatre ambulances ont été déployées.

Sur place, les excavatrices sont à l’œuvre. Les dégâts à déblayer sont massifs et l’entrée reste toujours bloquée. Par un conduit, les sauveteurs ont pu injecter de l’oxygène et fournir des sachets de nourriture aux ouvriers coincés. En raison de l’abondance des décombres, les conditions de sauvetage restent difficiles, selon un responsable des équipes de secours. Un engin capable d’introduire à travers les décombres un tube en acier de 90 centimètres de large, dans l’espoir que les ouvriers puissent s’y faufiler et s’extraire du tunnel, était attendu sur le site.

Le ministre en chef de l’Uttarakhand, Pushkar Singh Dhami, qui s’est rendu lundi sur les lieux de l’accident, a déclaré sur X, anciennement Twitter, que le déblaiement des décombres se poursuivait «en continu pour les faire sortir en toute sécurité». «Le côté positif est que les ouvriers ne sont pas les uns sur les autres et disposent d’un espace tampon d’environ 400 mètres pour marcher et respirer», a assuré Devendra Patwal, un responsable des interventions de secours à The Indian Express.

Des accidents fréquents

Dans l’Himalaya indien, ce tunnel en travaux a pour objectif de relier deux importants sanctuaires hindous. Construit sous la supervision de la NHIDCL, une société détenue entièrement par le gouvernement indien, le tunnel s’inscrit dans le «Char Dam Project» lancé en 2016 par le Premier ministre indien, Narendra Modi. Ce projet d’«autoroute praticable par tous les temps» vise à relier quatre villes saintes de l’Uttarakhand et à réduire de 26 kilomètres le trajet entre Uttarkashi et Yamunotri Dham.

Dans le pays, les accidents lors de construction de grosses infrastructures sont fréquents. Le 1er août, 20 ouvriers sont morts dans l’effondrement d’une grue de chantier en banlieue de Bombay. En octobre 2022, 130 personnes ont été tuées dans l’ouest du pays lors de l’effondrement d’un pont fraîchement restauré. En mars 2016, à Calcutta, un viaduc s’était effondré sur un quartier très fréquenté, tuant 25 personnes. Depuis dimanche, une course contre la montre s’est engagée pour sauver les 40 ouvriers coincés.