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En Inde, la real politik et le business d’abord, la protection des forêts après

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Le Parlement indien vient d’amender, mercredi 2 août, sa loi de préservation des forêts. L’objectif : faciliter les coupes, notamment le long de ses frontières, pour des «projets de sécurité nationale» ou des motifs commerciaux.
Les forêts situées à moins de 100 kilomètres d’une frontière faisant l'objet d'un «projet d’importance nationale et concernant la sécurité nationale», ou qui auraient été enregistrées après le passage de la loi de 1980 ne seront plus protégées. (Amal Backer /Getty Images)
publié le 8 août 2023 à 12h41

L’Inde vient d’amender une loi qui risque d’augmenter considérablement la déforestation. Le Parlement a entériné mercredi 2 août l’une des plus profondes libéralisations de son système de protection des forêts depuis des décennies. Le pays, doté d’une très riche biodiversité, compte depuis 1980 une loi robuste de préservation de ses forêts, appelée «The Forest Conservation Act, 1980», qui oblige les autorités ou entreprises à mener des études d’impact environnemental ainsi qu’une consultation avec les populations tribales avant de couper des arbres dans les forêts protégées. L’essentiel des projets soumis sont finalement approuvés après ces études, mais depuis des années, le gouvernement du Premier ministre, Narendra Modi, proche de différents groupes industriels et miniers, affirme que ce processus ralentit le développement du pays.

Avec les amendements votés le 2 août sont exclues du domaine de cette loi toutes les forêts qui se situent à moins de 100 kilomètres d’une frontière, pour «tout projet d’importance nationale et concernant la sécurité nationale», ou qui auraient été enregistrées après le passage de la loi, en 1980. Sont également facilitées les coupes menées pour la création de zoo ou de projets de «tourisme écologique», ainsi que pour la «reconnaissance et l’