C’est un coup de tonnerre politique qui a résonné jeudi 21 novembre soir dans la capitale indienne. Après des mois de poursuites judiciaires et de lettres de convocation non honorées, les agents de la puissante agence fédérale de répression des crimes financiers, l’Enforcement Directorate, se sont rendus de nuit à la résidence du ministre en chef de la région de Delhi. Accompagnés d’une centaine de policiers de la force d’intervention rapide, ils ont arrêté Arvind Kejriwal pour corruption. Tard vendredi, il a été placé en détention provisoire par un tribunal de la capitale après avoir contesté son arrestation.
Dès ce vendredi matin, des centaines de personnes sont sorties dans le cœur de la capitale, pour protester contre ce qu’ils considèrent être une «vendetta politique» envers l’une des principales figures d’opposition, à la veille des législatives. Arvind Kejriwal est en effet l’étoile montante de la politique indienne, et l’un des rivaux importants du Premier ministre, Narendra Modi. Cet ancien haut fonctionnaire des impôts a surgi sur la scène politique indienne en 2012, en menant une campagne anticorruption très populaire, et a ainsi contribué à faire chuter le gouvernement du parti du Congrès, qui a dirigé l’Inde entre 2004 et 2014. Il a alors fondé son propre parti politique de l’Aam Aadmi (Parti de l’homme ordinaire, AAP) en 2013, et a ravi la région de Delhi en 2015 dans un raz-de-marée électoral, qui a été répété en 2020.
Arvind Kejriwal est donc depuis neuf ans l