On dit souvent que l’histoire est écrite par les vainqueurs. Le gouvernement nationaliste hindou du BJP (Bharatiya Janata Party), au pouvoir en Inde depuis neuf ans, vient ainsi de profondément réviser l’écriture du manuel d’histoire du pays et la manière dont les jeunes citoyens l’apprennent, en projetant sa propre vision idéologique. Les nouveaux livres scolaires du secondaire viennent d’être publiés, avec d’importantes modifications concernant des thèmes chers à ce mouvement nationaliste hindou. Selon une analyse comparative réalisée par le quotidien Indian Express, l’histoire de l’assassinat du mahatma Gandhi, perpétré en 1948 par un extrémiste hindou, est ainsi édulcorée : il ne sera plus dit que le «père de la nation» s’est farouchement opposé à l’idée d’une «Inde hindoue», un projet porté par le BJP aujourd’hui, ni que son meurtrier, Nathuram Godse, était un hindouiste brahmane. Et encore moins que l’organisation hindouiste du Rashtriya Swayamsevak Sangh, dont est issu le BJP, a été tenue pour complice du meurtre et interdite dans le pays.
Les élèves de terminale n’entendront plus non plus parler des pogroms antimusulmans de 2002, qui ont entraîné la mort de plus de 1 000 personnes dans l’Etat du Gujarat, dirigé alors par Narendra Modi. Le passage supprimé comprenait cett