Dans le perpétuel marathon électoral indien, le vote pour l’assemblée législative du Bihar aurait pu passer inaperçu. Pauvre et densément peuplé, l’Etat de la plaine du Gange, dans le nord du pays, est loin des centres de pouvoir. Mais au mois de juin, une décision de la Commission électorale l’a brutalement placé sur le devant de la scène politique indienne. Au motif de rayer des listes électorales les immigrés clandestins qui y seraient frauduleusement inscrits – une lubie du BJP, le parti nationaliste hindou du Premier ministre, Narendra Modi, – une entreprise de refonte totale des registres d’électeurs a été lancée le 25 juin.
Dans la «plus grande démocratie du monde», cette réforme risque de prendre des proportions dantesques,