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Libération
Reportage

En Indonésie, la génération Z en première ligne contre la corruption : «Le gouvernement n’en a rien à faire de nous»

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Après la vague de protestations de la fin du mois d’août, la colère perdure chez les étudiants indonésiens. Malgré la répression, les manifestants sont prêts à redescendre dans les rues de Jakarta. Vendredi 3 octobre, le gouvernement a décidé de suspendre la licence de TikTok.

Manifestation devant le bâtiment du Parlement indonésien, le 3 septembre à Jakarta. (Willy Kurniawan/Reuters)
Par
 Charlotte Terrero et Raphaël Lacroix (envoyés spéciaux à Jakarta)
Publié le 03/10/2025 à 19h44

A la nuit tombée, une cinquantaine d’étudiants se retrouvent dans les beaux quartiers de Jakarta pour une table ronde intitulée «Jeunes militants pour la démocratie, l’espoir de l’Indonésie.» Parmi les invités, Virdian Aurellio, 207 000 abonnés TikTok derrière le hashtag LawanButaPolitik («Combattre la cécité politique»). Il dresse le bilan des protestations qui ont secoué le pays entre le 25 août et le 9 septembre. «Nous n’avons pas encore gagné, mais nos manifestations sont de plus en plus massives», résume ce créateur de contenu politique, conscient de ne représenter «que les 5 % de la jeunesse ayant pu faire des études supérieures».

Le 25 août, les étudiants avaient appelé à la démission du Parlement, après les révélations sur l’enveloppe de 50 millions de roupies (2 500 euros) allouée au logement des députés, soit dix fois le salaire minimum. Ce fut le début de la troisième et la plus importante vague de soulèvement depuis l’élection du président Prabowo Subianto, en février 2024.

«J’espère que c’est le début de quelque chose de global»

Friand de théorie politique, Virdian Aurellio déballe la liste des reven