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Interview

En Iran, «les vrais réformistes sont en dehors du système, au sein de la société civile»

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Les élections législatives qui se tiennent en Iran ce vendredi 1er mars entérinent la disparition du courant réformiste au sein du monde politique iranien, selon le politologue Farid Vahid.
Le 23 février dans les rue de Téhéran, en pleine campagne législative. (Arash Khamooshi/Starface)
publié le 1er mars 2024 à 6h19

Marginalisé, invisibilisé, jusqu’à devenir totalement inaudible. En Iran, le camp réformiste connaît une perte d’influence sans précédent face aux coups portés par les conservateurs et ultraconservateurs, qui monopolisent l’ensemble des pouvoirs depuis les législatives de 2020 et l’élection, un an après, d’Ebrahim Raïssi à la présidentielle. Ce vendredi 1er mars, les élections devraient confirmer le net recul de leur influence sur la politique iranienne.

Pour Farid Vahid, politologue spécialiste de l’Iran et codirecteur de l’Observatoire de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient de la Fondation Jean-Jaurès, les réformistes ont tout simplement disparu de la sphère politique.

Comment expliquer l’invisibilité des réformistes ?

Les réformistes n’existent plus en tant que force politique. Le régime ne les laisse plus exister. Ils n’ont même plus de candidats sur les listes. L’opposition entre réformistes et conservateurs, valable jusque dans les années 2010, est dépassée aujourd’hui. Parler de «réformistes» est devenu un abus de langage. Aujourd’hui, on parle plutôt de prorégime et d’antirégime. Si quelqu