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Le Libé des historien·nes

En Polynésie, l’onde de mécontentement du missile balistique chinois

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Le tir par Pékin d’un ICBM, le 25 septembre, est venu rappeler que la menace chinoise, avec sa dimension nucléaire, n’avait rien de «routinier» à en croire certains élus et représentants de la famille Pacifique.
Un missile balistique tiré vers l'océan Pacifique depuis la Chine, le 25 septembre 2024. (AFP)
par Renaud Meltz, Directeur de recherche au CNRS
publié le 10 octobre 2024 à 4h56

A l’occasion des «Rendez-vous de l’histoire», qui se tiennent à Blois du 9 au 13 octobre 2024, les journalistes de Libération invitent une trentaine d’historiens pour porter un autre regard sur l’actualité. Retrouvez ce numéro spécial en kiosque jeudi 10 octobre et tous les articles de cette édition dans ce dossier.

«Nous avons été choqués d’apprendre que la république populaire de Chine a tiré un missile balistique qui a atterri non loin de la Polynésie française.» Le 26 septembre, au lendemain de cet essai, Edouard Fritch, ancien président autonomiste de la collectivité d’outre-mer, a rendu publique sa lettre au consul de Chine à Tahiti. Il s’y inquiète que Pékin «affiche clairement ses intentions d’être en capacité de menacer nos îles», puisque le missile peut porter une tête nucléaire. Quelques jours plus tard, le député autonomiste Moerani Frébault a explicité ses inquiétudes face aux indépendantistes venus réclamer leur décolonisation à l’ONU. Quelle sécurité pour la Polynésie sans le parapluie nucléaire français «dans une région convoitée par des puissances obscures ?»

La réaction de l’actuel président, l’indépendantiste Moetai Brotherson, a paru en retrait, exprimant son «désappointement» de n’avoir pas été prévenu de l’arrivée de ce missile «ICBM» («missile balistique intercontinental chinois») aux confins de l