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Contestation

En Thaïlande, malgré sa victoire aux législatives, le parti prodémocratie écarté des négociations gouvernementales

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Vainqueur des élections du mois de mai mais exclu par l’armée et la monarchie qui jugent son programme trop radical, le Move Forward Party a été lâché par son principal allié et devra rentrer dans l’opposition.
Des militants du Move Forward Party pendant une manifestation à Bangkok, le 29 juillet. (Sakchai Lalit/AP)
publié le 3 août 2023 à 18h21

Coup de boutoir après coup de boutoir, le système politique thaïlandais a fini par avoir la peau du Move Forward Party (MFP), qui avait pourtant remporté les élections législatives, le 14 mai, avec un programme de démocratisation d’un pays dominé par le poids écrasant de l’armée. Les ultimes espoirs de ce mouvement fondé en 2014 de diriger le prochain gouvernement – ou au moins d’y participer – se sont dissipés ce mercredi 2 août, avec la décision de son principal allié, le parti Pheu Thai, de l’exclure des négociations en vue de la formation d’un nouveau gouvernement. «Le MFP sera dans l’opposition et nous allons travailler dans une nouvelle configuration qui sera bénéfique pour le peuple», a annoncé devant la presse le chef de Pheu Thai, Chonlanan Srikaew.

Plutôt que celle de Pita Limjaroenrat, le leader du MFP, la formation arrivée deuxième aux élections législatives soutiendra désormais la nomination du magnat de l’immobilier Srettha Thavisin, âgé de 60 ans, au poste de Premier ministre. Ce revirement était attendu, notamment depuis qu’ont été diffusées des images qui donnent à voir un responsable de Pheu Thai négocier avec des représentants de partis promilitaires, et partager avec eux une boisson goût menthe-chocolat. Un rafraîchissement que les soutiens du MFP érigent déso