En ce soir de dimanche 31 mars, Istanbul avait des airs de gigantesque fête populaire. Les élections municipales qui se sont tenues ce jour-là, et qui suscitaient pourtant peu d’engouement jusqu’alors, ont consacré la victoire triomphale du Parti républicain du peuple (CHP), la principale force d’opposition, vaincue à la présidentielle de mai. A l’échelle nationale, il a remporté 37,67 % des voix, contre 35,27 % pour le Parti justice et développement (AKP) du président Recep Tayyip Erdogan. Il s’agit du plus grand revers électoral subi par celui-ci depuis son arrivée au pouvoir au début des années 2000.
Le CHP a non seulement été reconduit dans certaines métropoles qu’il avait gagnées à l’issue des dernières municipales de 2019 – dont Istanbul et Ankara –, mais il