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Libération
Repentance

Enlèvements, massacres… Les aborigènes australiens ont bien été victimes d’un «génocide»

Dans ses conclusions présentées au Parlement mardi 1er juillet au sujet du traitement réservé aux aborigènes dans l’Etat du Victoria depuis le XVIIIe siècle, une commission australienne préconise également des indemnisations financières et la restitution de terres.
Des aborigènes australiens lors de la fête nationale - «Foundation Day» -, le 26 janvier 2025, qu'eux nomment «Invasion Day» en référence aux massacres que leur population a subis. ( Roni Bintang/Getty Images. AFP)
publié le 2 juillet 2025 à 9h14

«Il s’agit d’un génocide». Une enquête menée par une commission dans l’Etat du Victoria (Sud-Est) et présentée au Parlement australien mardi 1er juillet, conclut que les colons européens ont bien commis un génocide à l’encontre des Aborigènes sur place. Il est précisé que les tueries de masse, les massacres, les maladies, les violences sexuelles, l’enlèvement d’enfants et les politiques d’assimilation ont conduit à la «destruction quasi complète» des Aborigènes dans l’Etat du Victoria.

Dans son rapport final, cette commission, qui a entamé ses travaux il y a quatre ans, préconise une indemnisation financière des aborigènes pour le préjudice subi, ainsi que la restitution de terres ancestrales.

La Première ministre du Victoria, Jacinta Allan, a remercié la commission, assurant que son gouvernement «examinerait attentivement» ses recommandations. Ces conclusions «mettent en lumière de dures vérités et jettent les bases d’un avenir meilleur pour tous les habitants de l’Etat du Victoria», a-t-elle ajouté dans un communiqué.

«L’exclusion autorisée par l’Etat»

Lors de l’arrivée des colons européens en Australie en 1788, les Aborigènes étaient environ un million. Ils ne représentent plus aujourd’hui que 3,8 % des 26 millions d’Australiens.

L’Australie peine depuis longtemps à combler le fossé entre les peuples autochtones et le reste de la population en termes de santé et de bien-être. Ces minorités ont une espérance de vie inférieure d’environ huit ans à la moyenne nationale, et leur taux d’incarcération ne cesse d’augmenter. «Les disparités économiques actuelles et les obstacles à la prospérité des Premières Nations sont des héritages directs des pratiques coloniales et de l’exclusion autorisée par l’Etat», relève la commission dans son rapport.