Un panache impressionnant et un lourd bilan humain. L’éruption du volcan Marapi, dans l’ouest de l’Indonésie, a fait au moins 22 morts, après la découverte de neuf nouveaux corps de randonneurs décédés, a déclaré ce mardi 5 décembre un responsable des secours. Il s’agit de randonneurs qui arpentaient la «montagne de feu», selon la signification de son nom, l’un des volcans les plus actifs de l’île de Sumatara. «Neuf des dix victimes disparues ont été retrouvées mortes cet après-midi (mardi) et sont actuellement en cours d’évacuation. On recherche toujours une victime», a détaillé Abdul Malik, directeur des secours de la ville de Padang.
Plusieurs centaines de sauveteurs indonésiens étaient toujours mobilisées mardi pour les recherches, qui se poursuivent dans des conditions difficiles en raison du mauvais temps et des cendres toujours rejetées par le volcan. Les corps ont été transportés vers le bas de la montagne dans des sacs mortuaires, précisent les secours. D’autres randonneurs ont été retrouvés vivants et ramenés au cours d’opérations de sauvetage ardues.
Des cendres jusqu’à 3 km d’altitude
Des images partagées par les services de secours montrent une équipe de six personnes vêtues de vestes orange et de casques de sécurité transportant un corps sur le flanc du volcan, où l’éruption a commencé dimanche à 14 h 54 (6 h 54 heure de Paris) et les cendres rejetées ont été observées jusqu’à 3 000 mètres au-dessus de son sommet. Lundi, trois survivants ont été secourus à proximité du cratère et «en état d’affaiblissement, et certains présentaient des brûlures», racontait lundi Abdul Malik au cours d’un précédent point presse.
Au total, 75 randonneurs ont été répertoriés par les autorités comme effectuant une randonnée sur les lieux depuis samedi, dont 49 initialement identifiés et certains souffrant de brûlures et de fractures. Les recherches doivent se poursuivre pendant sept jours au total ou jusqu’à ce que tous les randonneurs soient retrouvés, ont indiqué les secours.
Des images vidéo, transmises à l’AFP par les équipes de secours sur les lieux, montrent une ambulance aux sirènes tonitruantes, évacuant un randonneur brûlé. Sur d’autres images, on peut voir un secouriste en pleine nuit, lampe sur le front, aidant une randonneuse gémissant de douleur et la conduisant en sécurité.
Une étudiante de 19 ans, parmi les randonneurs secourus, a envoyé un message vidéo depuis le volcan appelant désespérément sa mère à l’aide. Zhafirah Zahrim Febrina y apparaît visiblement choquée, le visage brûlé et les cheveux mêlés d’une épaisse couche de cendres grises. «Maman, aide Ife», implore-t-elle en utilisant son surnom. La jeune femme, qui randonnait avec 18 camarades d’école, est à présent soignée dans un hôpital, avec son père et son oncle à ses côtés. «Elle subit un énorme traumatisme, dit sa mère Rani Radelani, âgée de 39 ans. Elle a été psychologiquement bouleversée à la vue de ses brûlures, en plus d’avoir enduré la douleur toute la nuit.»
«Certains ont souffert de brûlures en raison de la forte chaleur et ont été emmenés à l’hôpital, explique Rudy Rinaldi, directeur de l’agence de gestion des catastrophes de Sumatra occidental. Les blessés sont ceux qui se sont approchés du cratère.» Au moins huit personnes ont été victimes de brûlures, selon une liste de personnes secourues de l’agence nationale de recherches et de sauvetage Basarnas. Une personne, outre ses brûlures, souffre d’une fracture tandis qu’une autre personne rescapée a été blessée à la tête.
Mise à jour : à 13 h 55, avec le nouveau bilan.