Une jeunesse condamnée au silence ou à la fuite. C’est le choix qui s’impose à ceux qui ne s’identifient pas au nouvel ordre autoritaire depuis la reprise en main de Hongkong par Pékin avec la promulgation d’une loi de sécurité nationale. «C’est tellement laid, ça me brûle les yeux», s’exclame Tiffany (1), 22 ans, en foulant les rues. Les bus, trams et bâtiments sont recouverts par les mots : «25 ans. Une nouvelle ère. Stabilité. Prospérité. Opportunité.» On ne fait plus un pas dans la ville sans apercevoir ces bannières rouges géantes qui célèbrent les 25 ans de la rétrocession de la colonie britannique à «la mère patrie».
Cette année, Pékin célèbre le retour à l’ordre. Les festivités se tiendront à huis clos. Sur des centaines de mètres, des barricades encerclent le centre d’exposition où aura lieu la cérémonie. Un message défile sur les gratte-ciel de la baie de Hongkong, «Bienvenue président Xi Jinping» – l’invité d’honneur int