Des vents soutenus jusqu’à 215 km/h ont été enregistrés ce lundi dans le détroit de Luçon, entre le sud de Taïwan et le nord des Philippines, frappés depuis dimanche par le typhon Ragasa. A la mi-journée (heure française), le typhon devrait atteindre les îles Babuyan, aux Philippines, alors qu’il gagne en puissance à mesure qu’il progresse vers la Chine.
Aux Philippines, plus de 10 000 personnes sont réfugiées dans des écoles et des centres d’évacuation, au moment où les fortes pluies et les vents violents s’abattent sur le nord du pays et le sud de Taïwan. «Je me suis réveillé à cause du vent violent. Il frappait les fenêtres et faisait un bruit semblable à une machine en marche», raconte Tirso Tugagao, un habitant d’Aparri, une ville côtière de la province de Cagayan dans le nord des Philippines.
Interview
Le président Ferdinand Marcos Jr. a affirmé sur Facebook que toutes les agences du gouvernement se trouvaient «en état d’alerte pour apporter de l’aide n’importe où et n’importe quand» si cela est nécessaire. En prévision, les écoles et les bureaux gouvernementaux ont été fermés lundi dans la métropole de Manille et dans 29 provinces philippines.
«Pluies extrêmement torrentielles»
Dimanche 21 septembre, le spécialiste météorologique du gouvernement philippin, John Grender Almario, a prévenu le risque de «graves inondations et glissements de terrain» dans le nord de l’île principale de Luçon, où le typhon passe actuellement.
Chaos climatique
La tempête survient au lendemain de manifestations qui ont vu des milliers de Philippins protester contre un scandale de corruption, impliquant des projets de contrôle des inondations mal construits ou jamais achevés. Chaque année, au moins 20 tempêtes ou typhons frappent les Philippines ou s’en approchent, les régions les plus pauvres du pays étant généralement les plus durement touchées.
A Taïwan, les services météorologiques ont mis en garde contre un risque de «pluies extrêmement torrentielles» dans l’est de l’île et des évacuations se déroulent déjà dans les zones montagneuses près de Pingtung (Sud), a décrit à l’AFP James Wu, officier des pompiers locaux. «Ce qui nous inquiète le plus, c’est que les dégâts pourraient être similaires à ceux causés par le typhon Koinu il y a deux ans», a-t-il ajouté. Ce typhon avait provoqué l’effondrement de poteaux électriques et arraché des toits en tôle.
Hongkong et la Chine touchés mardi
Alors que le typhon est attendu à Hongkong et sur le sud de la Chine mardi soir, la compagnie aérienne hongkongaise Cathay Pacific a annoncé lundi qu’elle prévoit de supprimer plus de 500 vols. Mardi, à partir de 18 heures, «les vols de passagers de Cathay Pacific à l’arrivée et au départ de l’aéroport international de Hongkong cesseront leurs opérations jusqu’à leur reprise dans la journée de jeudi», a déclaré une porte-parole de l’entreprise en conférence de presse. L’observatoire de Hongkong prévoit que la ville connaîtra des «vents violents» et «tempétueux» mercredi. «Les conditions météorologiques seront défavorables, avec de fréquentes averses violentes et une forte onde de tempête».
En prévention, les autorités ont déclaré vouloir empiler des sacs de sable et installer des barrières anti-inondation dans certains villages côtiers. Par ailleurs, le ministère de l’Éducation a annoncé que toutes les écoles seraient fermées mardi et mercredi, alors que les hôpitaux publics ont instauré des mesures spéciales pour garantir que les services d’urgence ne soient pas affectés.
En Chine, les services d’urgence de la mégapole de Shenzhen, dans le sud du pays, ont annoncé qu’elles prévoyaient d’évacuer 400 000 personnes. «A commencer par celles qui vivent dans des abris temporaires, dans les zones basses et en bord de mer», a précisé Wang Changxiao, directeur des services de prévention des catastrophes au bureau de gestion des urgences de Shenzhen, dans un message publié lundi sur les réseaux sociaux.
Selon les scientifiques, le changement climatique provoque des phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents et plus intenses partout dans le monde.