La petite île de Gulhi, à vingt minutes de bateau au sud de Malé, la capitale des Maldives, émerge à peine de la surface de l’océan Indien. Ses terres, composées de sable et de coraux, s’élèvent à seulement un mètre au-dessus du niveau de la mer. Les vagues lèchent ses plages, et grignotent dangereusement ses côtes. «Il y a vingt ans, la mer était plus éloignée, mais elle s’est rapprochée à cause de l’élévation du niveau de la mer», s’inquiète Moosa Safeel, le président du conseil de cette île de dix hectares et 10 000 habitants, en observant la bordure mouvante entre le sable blanc et l’eau turquoise du lagon.
Lunettes de soleil et chemise blanche, il nous emmène vers l’un des endroits qui le préoccupe le plus : la côte est, où se trouvent le centre de santé et le tribunal de police. Deux bâtiments essentiels situés à moins de trois mètres de la côte, et directement menacés par la mer, comme le montre le mur de l’hôpital, qui est mangé par l’humidité sur une hauteur d’un mètre. «Pendant la mousson, les vagues frappent le mur, décrit Moosa Safeel, et l’eau pénètre dans les rues jusqu’aux chevilles. Le réchauffement de l’océan a aussi t