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Récit

Face à l’ingérence russe et chinoise, l’Australie mise sur la sensibilisation

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Le pays s’inquiète face à la recrudescence des menées hostiles de puissances étrangères sur son territoire. Ses services secrets ont décidé d’en faire le problème numéro 1 et lancé une énorme campagne pour en expliquer les mécanismes au public.
Le directeur général de l'Asio (services secrets australiens), Mike Burgess, à Canberra en février 2023. (Mick Tsikas/AP)
par Valentine Sabouraud, correspondante à Melbourne
publié le 28 février 2023 à 13h52

Action, réaction. L’Australie n’aura pas attendu. Lors d’une conférence de presse, le patron des services secrets (Australian Security Intelligence Organisation), Mike Burgess, a désigné l’ingérence étrangère comme principal sujet d’inquiétude de son agence. Six jours plus tard, soit le 27 février, la police fédérale annonçait la mise en place d’une campagne de sensibilisation dans 30 langues sur le sujet, avec un numéro dédié protégeant l’anonymat des victimes ou des sources.

Retour sur ce 21 février. Burgess s’exprime devant un parterre de journalistes. Droit dans ses bottes, il affirme que l’Asio traverse la période «la plus chargée de son histoire». Et avec un niveau de menace terroriste sur le sol australien abaissé de «probable» à «possible», il met l’accent sur l’ingérence étrangère. Ce n’est pas la panique, mais le danger est palpable : «Plus de services secrets étrangers hostiles, plus d’espions, plus de ciblage, plus de dégâts, plus d’enquêtes et plus d’entraves. De là où je suis, cela ressemble à un combat au corps à corps.»

La situation géopolitique de la région explique en partie cette situation. Elle abrite «certains endroits de la planète où la population augmente le plus, où la croissance est la plus forte et où les équipements militaires se renforcent le plus». Deux superpuissances, la Chine et les Etats-Unis, y luttent pour conserver ou étendre leur influence, notamment en mer de Chine du Sud, au Cachemire,