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Japon

Fukushima : le retrait des débris radioactifs commence, première et plus délicate étape de la décontamination

Lancés ce mardi 10 septembre par le biais de l’introduction dans les décombres d’une sonde équipée d’un bras robotique afin de mener de premières analyses, ces travaux de démantèlement de la centrale nucléaire devraient durer plusieurs décennies.
Des travailleurs chargés de la surveillance réarrangent les tuyaux d'alimentation, à la centrale nucléaire de Fukjushima Daiichi, le 7 septembre 2024. (Tokyo Electric Power Company Holdings/AP)
publié le 10 septembre 2024 à 9h41

Il s’agit de l’étape la plus délicate des travaux de décontamination et de démantèlement après la catastrophe de Fukushima. Une tentative de retrait d’un échantillon de débris hautement radioactifs, prisonniers des réacteurs de la centrale nucléaire sinistrée en 2011, a débuté ce mardi 10 septembre. «A 7h20 [00h20 à Paris dans la nuit de lundi à mardi, ndlr], l’opération pilote d’extraction a commencé», a déclaré la Tokyo Electric Power Company (Tepco) dans un communiqué. «Nous entrons dans la phase la plus difficile, qui sera la base pour la décontamination de la centrale», a fait savoir ce mardi le porte-parole du gouvernement, Yoshimasa Hayashi.

A l’aide d’une sonde équipée d’un bras robotique, l’opérateur Tepco cherche à récupérer une infime quantité (trois grammes) des quelque 880 tonnes de débris radioactifs qui se trouvent à l’intérieur des réacteurs de la centrale nucléaire touchée par le tsunami dévastateur de 2011. Ceux-ci seront analysés afin de décider de la suite de la marche à suivre, dans le cadre de travaux de décontamination très attendus qui doivent durer plusieurs décennies.

Les débris en question ont des niveaux de radiation si élevés que l’opérateur a dû développer des robots spécialisés capables d’y résister pour fonctionner à l’intérieur. La manœuvre, qui doit durer environ deux semaines selon Tepco, devait initialement débuter le 22 août mais avait été suspendue après un problème technique.

Fin février, Tepco avait également envoyé deux mini-drones et un mini-robot, en forme de serpent, dans l’un des trois réacteurs gravement endommagés. Mais l’opération avait été interrompue pour des raisons techniques là encore.

Le Japon a commencé fin août 2023 à rejeter dans l’océan Pacifique des eaux stockées sur le site de la centrale. Une opération vivement critiquée notamment par la Chine, bien que ce processus ait été validé par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), et a répliqué en suspendant toutes ses importations de produits de la mer japonais depuis l’été 2023, imitée par la Russie quelques mois plus tard. Les deux pays ont évoqué des risques de contamination.

Pour rappel, trois des six réacteurs de Fukushima fonctionnaient lorsqu’un tsunami a frappé la centrale le 11 mars 2011, faisant fondre les systèmes de refroidissement et provoquant la pire catastrophe nucléaire depuis Tchernobyl.