Un nouveau pays vient s’ajouter à la liste des Etats s’engageant à reconnaître la Palestine. Il s’agit de l’Australie, et cela aura lieu à l’Assemblée générale de l’ONU en septembre, comme en a fait l’annonce son Premier ministre, le travailliste Anthony Albanese ce lundi 11 août, emboîtant le pas à d’autres pays tels que la France, le Canada ou encore le Royaume-Uni.
«Une solution à deux Etats est le meilleur espoir de l’humanité pour rompre le cycle de la violence au Moyen-Orient et aboutir à une fin au conflit et aux souffrances» à Gaza, a déclaré le chef du gouvernement travailliste à la presse à Canberra. Et d’ajouter : «L’Australie va reconnaître le droit du peuple palestinien à un Etat qui lui est propre». «La paix ne peut être que temporaire» tant que les Israéliens et les Palestiniens ne disposent pas de leurs Etats, a-t-il déclaré. La guerre dans la bande de Gaza, déclenchée après l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023, a ravivé les velléités à reconnaître l’Etat de Palestine.
Anthony Albanese assure avoir reçu des garanties de la part de l’Autorité palestinienne, afin qu’«aucune place [ne soit donnée] aux terroristes du Hamas dans tout futur Etat palestinien». Les pressions internationales s’accentuent sur le gouvernement israélien pour trouver une issue au conflit, qui a conduit à une grave crise humanitaire dans l’enclave palestinienne assiégée, où vivent quelque 2,4 millions de personnes. Les violences en Cisjordanie, territoire palestinien occupé et colonisé par Israël depuis 1967, se sont par ailleurs intensifiées depuis le début de la guerre à Gaza.
Pour Israël, une décision qui «récompense la terreur»
Fin juillet, le président français Emmanuel Macron a annoncé son intention de reconnaître l’Etat de Palestine à l’occasion de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre, en espérant créer une dynamique collective en ce sens. Une décision qui «récompense la terreur», avait alors jugé le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, en référence à l’attaque du 7-Octobre. Les Etats-Unis, premier soutien d’Israël, ont pour leur part «fermement» rejeté une mesure «imprudente».
Quelques jours après la France, le Canada avait lui aussi fait part de son intention en faveur d’un Etat de Palestine. Le Royaume-Uni a aussi annoncé qu’il le reconnaîtrait, sauf si Israël prenait une série d’engagements, dont celui d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Le 31 juillet, c’était au tour du Portugal de franchir ce cap. Au total, les trois quarts des Etats membres de l’ONU reconnaissent l’Etat de Palestine, proclamé par la direction palestinienne en exil à la fin des années 1980. Cet acte diplomatique a été réalisé par une dizaine de pays depuis le début de la guerre à Gaza.
Fin juillet, l’Australie et quatorze autres pays occidentaux, parmi lesquels la France et le Canada, avaient «invité» la communauté internationale à reconnaître un Etat de Palestine. Lundi, c’est aussi la Nouvelle-Zélande, voisine de l’Australie, qui a dit qu’elle réfléchirait d’ici septembre à reconnaître un Etat de Palestine.
Chronologie
Mentionnant «la catastrophe humanitaire» en cours à Gaza, le chef de la diplomatie néo-zélandaise Winston Peters a déclaré : «Nous avons l’intention d’évaluer la question et d’agir en vertu des principes, des valeurs et des intérêts nationaux de la Nouvelle-Zélande.» Le ministre a indiqué qu’une décision serait annoncée à l’ONU en septembre.
Quelques heures avant la déclaration à la presse d’Anthony Albanese, Benyamin Nétanyahou avait critiqué un élan international «honteux» et «décevant» qui n’allait «pas apporter la paix», mais «la guerre». Sollicitée par l’AFP, l’ambassade d’Israël en Australie a dit son ambassadeur «indisponible».