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Pression

Guerre commerciale : Trump menace à nouveau la Chine, cette fois sur les importations américaines d’huile de cuisson

Le président américain entend ainsi riposter à la cessation d’achats de soja américain par les commerçants chinois. Pékin rappelle de son côté que les conflits douaniers «ne servent les intérêts de personne».

Dans un supermarché à Pékin ce mercredi 15 octobre 2025. (Pedro Pardo/AFP)
Publié le 15/10/2025 à 13h14

De quoi attiser encore les relations déjà brûlantes entre Washington et Pékin. Le président américain a menacé, mardi 14 octobre au soir, de cesser d’importer de l’huile de cuisson en provenance de Chine. «Nous pouvons facilement produire nous-mêmes de l’huile de cuisson, nous n’avons pas besoin d’en acheter à la Chine», a affirmé Trump dans un message publié sur sa plateforme Truth Social. La raison de ce nouveau courroux : l’«acte économiquement hostile» que représente selon lui la décision des acheteurs chinois de soja d’arrêter de se fournir aux Etats-Unis, causant du tort aux cultivateurs américains.

Les huiles sont un levier de négociation notable car les importations américaines de graisses animales et végétales ont explosé ces dernières années. Cette hausse est notamment portée par le marché de l’huile de cuisson usagée. En 2024, les États-Unis en étaient le plus gros acheteur avec des importations de 1,27 million de tonnes (+ 52 % par rapport à 2023). Ce liquide est notamment utilisé pour la production de biocarburants, comme le biodiesel.

Après cette nouvelle salve de menaces, Pékin a tenté d’apaiser les choses. «Les deux parties doivent négocier afin de résoudre les problèmes, sur la base de l’égalité, du respect et des bénéfices mutuels», a répondu lors d’une conférence de presse ce mercredi 15 octobre, Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

«Il n’y a pas de gagnant dans une guerre commerciale ou une guerre des droits de douane. Elles ne servent les intérêts de personne», a-t-il poursuivi.

«Parfois, on s’échauffe un peu»

Les tensions commerciales entre Washington et Pékin sont montées en flèche depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, qui a fait de la Chine une des principales cibles de sa guerre commerciale. Une trêve, fragile, a depuis été négociée. Mais quand Pékin a décidé la semaine dernière de durcir les contrôles sur les exportations liées aux terres rares, Donald Trump a annoncé de nouvelles surtaxes douanières de 100 % sur la Chine à compter du 1er novembre «ou avant».

Le chef d’Etat américain avait pourtant semblé quelque peu adoucir son ton vis-à-vis de Pékin plus tôt dans la journée mardi. «Je pense que tout ira bien. Et si ce n’est pas le cas, ce n’est pas grave», avait-il déclaré dans un échange avec la presse à la Maison Blanche. «J’ai une excellente relation avec le président Xi Jinping, mais parfois, on s’échauffe un peu, car la Chine aime profiter des gens», avait ajouté Trump, qui, lui, c’est bien connu, entretient des relations totalement désintéressées avec le reste du monde.