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Exil

Hongkong : l’activiste prodémocratie Tony Chung, 22 ans, réussit à fuir au Royaume-Uni

Hongkong sous le joug de Pékindossier
L’un des militants prodémocratie les plus jeunes à être condamnés en vertu de la loi sur la sécurité nationale imposée par la Chine a fui en prétendant se rendre au Japon pour des vacances. Il demande l’asile aux Britanniques.
Le militant indépendantiste Tony Chung est photographié dans une rue de Hongkong, en Chine, le 8 janvier 2019. (James Pomfret/REUTERS)
publié le 28 décembre 2023 à 21h22

Tony Chung, 22 ans, l’un des militants prodémocratie les plus jeunes à être condamnés à Hongkong en vertu de la loi sur la sécurité nationale imposée par la Chine, a fui au Royaume-Uni pour demander l’asile, a appris le Washington Post. Cofondateur du groupe Studentlocalism, ouvertement hostile au système communiste de la Chine continentale, Chung avait été arrêté pour son rôle présumé dans l’incitation à la «sécession». Il avait été le premier militant arrêté sous le coup de la loi.

Alors qu’il tentait de gagner le consulat américain pour demander l’asile politique en novembre 2021, il avait été bloqué par des policiers en civil. Inculpé rapidement sur la base de ses posts Facebook, il avait été condamné à une peine de trois ans et sept mois de prison.

«Tentative de lavage de cerveau»

Durant son emprisonnement, Chung a été soumis à un programme de déradicalisation, comprenant des cours d’histoire glorifiant la Chine, une expérience qu’il qualifie dans son entretien avec le quotidien américain de «tentative de lavage de cerveau».

Libéré en juin 2023, Chung dit avoir été forcé de devenir informateur pour la police. Fuyant vers le Royaume-Uni via l’île nippone d’Okinawa, il a soigneusement planifié son départ en prétendant partir en vacances au Japon pour s’adapter émotionnellement à la vie après la détention.

Chung rejoint ainsi le sort d’autres militants hongkongais en exil, qui cherchent à maintenir la pression sur Pékin et ce malgré la menace qui pèse sur eux : Hongkong offre des primes pour l’arrestation des activistes à l’étranger. Autre militante prodémocratie, Agnès Chow a réussi à quitter Hongkong pour le Canada, a-t-on appris ce jeudi, en violation de ses conditions de liberté sous caution.