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Libération
Interview

«Il est essentiel que les militaires birmans rendent enfin des comptes»

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Après une nouvelle journée meurtrière, le juriste australien et expert de l’ONU Chris Sidoti, qui vient de fonder un conseil consultatif en soutien à la Birmanie, recommande la mise en place de sanctions très ciblées contre les membres de la junte.
La famille de Chit Min Thu, après avoir appris la mort du jeune homme qui manifestait contre le coup d'état, ce jeudi à Rangoun. (AFP)
publié le 11 mars 2021 à 18h50

Nouvelle surenchère meurtrière. Quelques heures après l’adoption à l’unanimité par le Conseil de sécurité des Nations unies d’une rare déclaration «condamnant fermement» les violences en Birmanie, les autorités birmanes se sont livrées à de nouvelles exactions ce jeudi. Au moins 12 personnes ont été tuées, dont plusieurs d’une balle dans la tête, des dizaines d’autres blessées. Ces morts s’ajouteraient au bilan de 60 décès déjà documentés depuis le 1er février. Certains Birmans ont été littéralement massacrés avec une sauvagerie et une barbarie rarement vues. D’autres sont victimes d’«exécutions extrajudiciaires», comme l’a dénoncé Amnesty International, ce jeudi, en publiant une analyse de 50 vidéos de manifestations.

La junte a également poursuivi son offensive à l’encontre d’Aung San Suu Kyi. A quatre jours d’une nouvelle audience dans la farce judiciaire intentée contre l’ex-cheffe de gouvernement, les militaires l’ont accusée d’avoir reçu des mains de l‘ancien ministre en charge de la région de Rangoun, Phyo Min Thein, 600 000 dollars de pots-de-vin (500 000 euros) et plus de 11 kilos d’or.

Six semaines après le coup d’Etat, la junte militaire