Pour Pékin, il s’agit d’une «opération professionnelle, mesurée [et] irréprochable». Mais les Philippines ne l’entendent pas de cette oreille. Ce lundi 7 août, la secrétaire aux Affaires étrangères de l’archipel a convoqué l’ambassadeur de Chine pour lui faire part de son mécontentement, deux jours après un incident en mer de Chine méridionale qui a opposé des gardes-côtes philippins et chinois. Les premiers accusent les seconds de leur avoir tiré dessus au canon à eau alors qu’ils escortaient des navires transportant du matériel destiné au personnel d’une embarcation stationnée sur l’atoll de Second Thomas – «Ayungin» dans son appellation philippine –, dans les îles Spratleys. Pour Emmanuel Véron, géographe et spécialiste de la Chine à l’Institut national des langues et civilisations orientales, cet incident s’inscrit dans une vaste stratégie d’intimidation chinoise.
A qui appartiennent les eaux dans lesquelles s’est déroulé l’incident marin survenu ce week-end ?
Au regard du droit international, c’est-à-dire de la Convention de Montego Bay de 1982, que la Chine a signée et ratifiée, et d’une décision de la Cour permanente d’arbitrage de l’Organisation des Nations unies de juillet 2016, ce sont les eaux des Philippines. Mais