«J’aurais pu être à sa place.» Voilà ce qu’a pensé Kamna Kakkar quand elle a appris la nouvelle sur un groupe WhatsApp, le vendredi 9 août. Ce matin-là, le corps ensanglanté d’une interne en médecine vient d’être retrouvé dans une salle de séminaire de l’hôpital public où elle travaillait à Calcutta, dans l’est de l’Inde. Selon les médias, la jeune femme de 31 ans s’y était assoupie après une garde de trente-six heures. Si l’établissement évoque d’abord un suicide, l’autopsie révèle qu’elle a été violée, puis assassinée pendant la nuit. Le lendemain, un bénévole travaillant à l’hôpital est arrêté, mais les examens médico-légaux favorisent la piste d’un viol en réunion.
«Je ne pouvais ressentir que de la colère», se souvient Kamna Kakkar. Médecin anesthésiste dans un hôpital de New Delhi, la capitale, elle a le même âge que la victime. «On ne s’attend pas à ce qu’une telle chose puisse arriver sur notre lieu de travail, encore moins si c’est un hôpital.» Comme elle, de nombreux soignants fulminent. Rapidement, ils sont des milliers à manifester dans les rues de Ca