Une journaliste française basée en Inde depuis 23 ans vient de recevoir une mise en demeure de la part du ministère de l’Intérieur indien, menaçant de lui retirer son titre de résidence. Vanessa Dougnac, correspondante de la Croix et du Point, ainsi que le Soir (Belgique) et le Temps (Suisse), pourrait être bientôt expulsée du pays. Un cas inédit qui pourrait provoquer une crise diplomatique à la veille de la visite officielle d’Emmanuel Macron en Inde. Le Président arrive jeudi 25 janvier et doit rester deux jours.
Analyse
La lettre du bureau de l’immigration, datée du 18 janvier, reproche à Vanessa Dougnac d’avoir réalisé une couverture journalistique «malveillante», et «critique, qui offre une perception biaisée et négative de l’Inde». Et que cela pourrait «perturber la paix» dans le pays. Des accusations rappelant celles utilisées par la Chine pour expulser des journalistes étrangers.
«L’Inde est ma maison»
Vanessa Dougnac est mariée à un Indien et bénéficie à ce titre d’une résidence permanente, sous la forme d’une carte d’Overseas Citizen of India (OCI). Elle n’a donc pas besoin de visa. Mais depuis mars 2021, les autorités obligent ces résidents permanents à demander un permis annuel pour exercer leur métier de journaliste, au même titre que les diplomates. Cette autorisation lui a été refusée en septembre 2022, sans aucune justification, et Vanessa Dougnac a cessé de couvrir l’Inde pour les médias qui l’emploient. Elle a restreint depuis lors ses repo